La « fauconnerie », ou art de capturer un gibier dans son milieu naturel en utilisant un oiseau de proie dressé à cet effet (on dit qu’il est « affaité ») est un usage connu depuis l’Antiquité. Elle trouverait son origine dans les steppes et les hauts plateaux d’Eurasie centrale.

Les Scythes (peuples vivant en nomades en Asie de l’Ouest de Mongolie jusqu’au Caucase et même dans les plaines d’Ukraine, entre le VIIe siècle avant notre ère jusqu’aux débuts de l’ère chrétienne) auraient pratiqué les premiers cette méthode de chasse.

Elle serait venue en Europe par l’intermédiaire des Germains.  Les Mérovingiens l’appréciaient beaucoup et les Burgondes en raffolaient. Au Moyen Âge, elle constitua une des principales distractions de l’aristocratie. On distinguait alors :

  • les oiseaux de haut vol (forme de chasse réservée à une élite guerrière),
  • l’autouserie (plus réservée aux ecclésiastiques de haut rang).

La fauconnerie donnait lieu à des concours entre jeunes nobles et elle était considérée comme partie intégrante des bonnes mœurs de la haute société, au même titre que la poésie, les romans de chevalerie et l’amour courtois. Il existait des « cours de fauconnerie », comme la « Cour de l’Épervier » (en Languedoc). Peu à peu, la technique s’améliora.

Les ordres de moines soldats avaient une attitude différente, en fonction de leur règle respective, à l’égard de la fauconnerie : pour les Templiers, cette méthode de chasse était interdite, tandis que pour les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem elle représentait la seule chasse autorisée.

En 1247, on introduisit le leurre et le capuchon, ces techniques ayant été rapportées d’Orient par des Croisés. Peu après, l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen (1215-1250), qui pratiquait surtout dans la province italienne de Basilicate, publia un célèbre traité, le « De arte venandi cum avibus » (« De l’art de chasser avec des oiseaux »).

Dans de nombreuses cours royales européennes, la fauconnerie tenait, aux XIVe et XVe siècles, une place très importante comme distraction pour les personnages de haut rang.

Le roi Charles VI (1380-1422) créa, en 1406, la charge de Grand fauconnier de France. Les rois Louis XI (1461-1483) et François Ier (1515-1547) s’y intéressèrent particulièrement.

En France, la fauconnerie connut son apogée sous Louis XIII (1610-1643). En 1616, la Grande fauconnerie du roi comptait 300 oiseaux, répartis en six équipages (vol du héron, vol du milan et de la corneille, vol de la perdrix, vol du faucon et autour, vol de la buse et vol de l’aigle). En 1617, des oiseaux furent introduits au Louvre et rattachés au Cabinet personnel du roi. Les « Oiseaux du Cabinet du roi » cohabitèrent ainsi avec ceux de la Grande fauconnerie du roi, dotée d’une armée de dresseurs et de serviteurs pour entretenir les cages.

Cependant, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, avec le développement des armes à feu, la fauconnerie passa un peu de mode et, au cours du XVIIIe siècle, elle faillit disparaître en France.

Napoléon créa les services impériaux de vénerie et de fauconnerie, essentiellement pour des raisons de prestige que par passion de la chasse. La fauconnerie n’est même pas mentionnée dans la première version du Code rural (publié en 1827). Elle fut tout aussi ignorée dans la Loi de police de 1844.

La fauconnerie connut un important déclin, en France, au cours du XIXe siècle. Au XXe siècle, quelques passionnés tentèrent de la remettre à l’honneur. De nombreux spectacles font appel à des oiseaux pour des démonstrations de chasse ou d’exercices de voltige (par exemple, entre autres, dans le spectacle du Puy-du-Fou, en Vendée).

Oiseaux de proie utilisés le plus généralement :

  • faucon
  • aigle
  • autour
  • buse
  • épervier
  • milan

Gibier chassé le plus fréquemment:

  • lièvres et lapins
  • faisans et perdrix
  • canards et oies sauvages
  • bécasses

Souvent, pour se débarrasser de nuisibles, on utilise des rapaces (sur les pistes d’aérodromes, pour éloigner les étourneaux ou les pigeons, etc.).