Le culte spécifique de la Vierge Marie n’était guère développé aux débuts du christianisme. Ce ne fut qu’au XIIe siècle que les fidèles portèrent plus d’attention à la Mère du Christ. De nouvelles cathédrales, récemment reconstruites, furent dédiées à Notre-Dame (Paris, rebâtie à partir de 1168, Chartres, Reims, etc.) alors qu’auparavant la majorité des cathédrales étaient vouées à saint Étienne ou aux apôtres Pierre et Paul.
Vers la même époque, les représentations iconographiques se multiplièrent, à la fois dans les enluminures des manuscrits, qu’en fresques murales ou, surtout, en de nombreuses statues (Piéta, Mater dolorosa, Vierge à l’Enfant, ou autres) offertes, dans les églises, chapelles et autres lieux de culte, à la dévotion des fidèles.
Aux XIIIe et XIVe siècles, ce culte de la Vierge prit de l’ampleur dans toute l’Europe et de nombreux pèlerinages en des lieux liés, d’une façon ou d’une autre, à Marie se multiplièrent et devinrent très fréquentés (Notre-Dame de Rocamadour…).
Le roi Louis XIII (1610-1643), à plusieurs reprises, fit vœu de consacrer son royaume à la Vierge, notamment lorsqu’il traversait des circonstances difficiles (par exemple, en 1636, lors de la triste « Année de Corbie », ou lorsque son épouse ne parvenait pas à avoir d’enfant). Finalement, il concrétisa ce vœu, lors d’une cérémonie officielle, le 10 février 1638, à la cathédrale de Paris, alors que la reine, Anne d’Autriche, était enceinte. Depuis lors, la Vierge Marie est la patronne de la France, conjointement avec saint Denis.
Au XIXe siècle, le culte de la Vierge connut un net regain, après son déclin lors de la tourmente révolutionnaire. De nombreuses apparitions, signalées un peu partout en Europe (Lourdes, Czestochowa en Pologne, Fatima au Portugal, etc.) ont renforcé la dévotion populaire à son égard. En 1858, une jeune bergère pyrénéenne, Bernadette Soubirou (1844-1879), affirma avoir assisté à des apparitions de la Vierge, dans la grotte de Massabielle, près de Lourdes. Depuis lors, le culte de Notre-Dame de Lourdes attire des milliers de pèlerins venus implorer une guérison.
Plusieurs manufactures d’objets religieux ont fait fortune, au XIXe siècle, en vendant des statuettes de la Vierge, peintes dans le célèbre « bleu marial ».