Organe essentiel de l’administration royale, la chancellerie rédige, expédie et enregistre les actes du souverain. Beaucoup ont été véritablement structurées au XIIe siècle, sous l’influence des premières universités et écoles de Droit.
En Angleterre
Une chancellerie embryonnaire existait déjà sous les rois saxons, dans les petits royaumes de Mercie, Northumbrie et Sussex. Guillaume Ier le Conquérant (1066-1096) imita les ducs de Normandie et ajouta à ses titres celui de « rex Anglorum ». Les formules et les caractères internes et externes des documents variaient beaucoup sous les premiers monarques anglais. Mais ce fut Nigel, évêque d’Ély de 1134 à 1169, qui lui donna une véritable ampleur et surtout une structure (avec à sa tête un chancelier, des rédacteurs, des chauffes-cire, des expéditionnaires et des archivistes) pour le compte du roi Henry Ier Beauclerc (1100-1135), puis du roi Étienne de Blois (1135-1141). Depuis, traditionnellement, l’évêque d’Ély est chancelier du royaume d’Angleterre.
Henry II (1154-1189) ajouta tous ses titres français (duc de Normandie et d’Aquitaine, comte de Poitou et d’Anjou, etc.), mais ce fut Richard Ier Cœur de Lion (1189-1199) qui modifia « rex Anglorum » en « rex Anglie », introduisit le pluriel de majesté et fixa définitivement les règles de rédaction des actes.
Quelques chanceliers connus : Thomas Becket (1155 jusqu’en 1162, assassiné en 1170), Ralph Nevill (1239-1244) et Thomas More (1530-1535).
En France
Sous les Carolingiens, la chancellerie royale suivait les usages de la chancellerie impériale et les Capétiens (à partir de 987) les imitèrent. La chancellerie royale était encore mal structurée.
A la suite de la perte des archives royales lors de la bataille de Fréteval (5 juillet 1194), Philippe Auguste (1180-1223) confia ses documents à un clerc, Frère Guérin, avec charge de constituer les premières archives du royaume et de les laisser sur place, dans le château du Palais de la Cité.
L’usage des sceaux pendants apparut dès le XIe siècle. Les rois de France imitèrent de nombreux usages de la chancellerie royale anglaise. Ainsi la formule « rex Francie » remplaça « rex Francorum » dès la fin du règne de Philippe Auguste.