Le mouvement romantique, né à la fin du XVIIIe siècle, a vite voulu s’opposer aux dogmes trop rigides de la littérature classique, notamment du théâtre.
Mouvement né en Écosse (avec Sir Walter Scott, 1771-1832) et développé en Allemagne (avec, entre autres, Johan Wolfgang Von Goethe, 1749-1832, et Friedrich Von Schiller, 1739-1805), ce mouvement fut introduit en France par Anne-Louise Germaine Necker, baronne de Stael-Holstein (1766-1817), avec son ouvrage paru en 1810 et intitulé De l’Allemagne.
Au début du XIXe siècle, en France, de nombreux jeunes auteurs souhaitèrent s’affranchir des règles classiques. Alexandre Dumas, dans sa pièce intitulée Henri III, en 1823, montra la voie.
Victor Hugo (1802-1885), alors âgé de 25 ans, suivit le mouvement, dont il devint rapidement le principal acteur. En décembre 1827, dans sa Préface de Cromwell, il exposa ses théories, résolument nouvelles.
De septembre à décembre 1829, il rédigea sa pièce intitulée « Hernani » et fit commencer les répétitions. De nombreux détracteurs commencèrent alors à critiquer cette œuvre, avant même de l’avoir vue. Plusieurs jeunes auteurs et quelques célébrités du moment prirent alors fait et cause pour Victor Hugo : dans le groupe de ceux qui le soutinrent, on trouve Théophile Gautier (1811-1872), Alfred de Musset (1810-1857), Alfred de Vigny (1797-1863), Gérard de Nerval (1808-1855) ou encore Hector Berlioz (1803-1869).
La « Bataille d’Hernani » eut lieu en hiver 1830 : le 25 février 1830, la Première connut un véritable triomphe. Mais les représentations suivantes furent mouvementées : chahutées par les partisans farouches du théâtre classique, plusieurs furent interrompues avant la fin.
Les esprits finirent par se calmer, et, peu à peu, le théâtre romantique fut admis par l’ensemble du public et la seconde moitié du XIXe siècle vit la représentation de nombreuses pièces d’inspiration romantique.
Dans les années 1830, les pièces romantiques se succèdent et remportent l’assentiment du public. Elles révèlent de jeunes auteurs, pleins de talents, dont :
- Théophile Gautier (1811-1872), qui écrit 5 ballets et quelques pièces de théâtre (certaines inspirées des « mystères médiévaux ») Une larme du Diable (1839), Un voyage en Espagne (vaudeville, en 1843), Le Tricorne enchanté (1845), Regardez mais ne touchez pas (1847) et La Femme de Diomède (1860).
- Alfred de Musset (1810-1857), qui écrivit une vingtaine de pièces à succès, dont La nuit vénitienne (1830), A quoi rêvent les jeunes filles (1832), Les Caprices de Marianne (1833), Lorenzaccio (1834), Fantasio (1834), On ne badine pas avec l’amour (1834), Il ne faut jurer de rien (1836), Les Confessions d’un enfant du siècle (1836), Un Caprice (1837), Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (1845) et On ne saurait penser à tout (1849).
- Alfred de Vigny (1797-1863), plus connu pour ses poésies, mais il écrivit aussi pour le théâtre, comme La Maréchale d’Ancre (1831), Quitte pour la peur (1833) ou Chatterton (1835).
Ces grands auteurs dramaturges eurent des continuateurs en la personne de Auguste de Villiers de l’Isle-Adam (1838-1889), auteur d’une pièce Axel (1890) qui connut un succès retentissant ; ou encore Maurice Maeterlinck (1862-1949) qui écrivit L’Oiseau bleu (1908).
Les auteurs du théâtre romantique, à la suite de Victor Hugo, critiquaient les entraves dramaturgiques du théâtre « classique » et souhaitaient développer une esthétique populaire. Ils aimaient mêler dans leurs œuvres, souvent à caractère historique, à la fois le tragique, le pathétique, le comique et même, parfois, le burlesque.
Les grands thèmes abordés par le théâtre romantique sont :
- l’amour,
- la mort,
- le mal du siècle (= la mélancolie),
- la révolte et la société,
- le néant et l’infini,
- les rêves et la rêverie,
- l’Orient,
la nature.