Dans les habitations de l’Antiquité, les sols étaient généralement recouverts de dalles, de pierre ou de marbre (en fonction de la richesse du propriétaire), voire de céramique, le tout pouvant être artistiquement décoré. On ignorait alors l’usage du bois pour servir de plancher.

Au Moyen Âge, les étages planchéiés apparurent dans les donjons et tours, les châteaux étant construits en hauteur (à la différence des riches demeures romaines qui étaient, le plus souvent, de plain-pied). Dans une construction verticale, il est nécessaire de séparer les étages. Jusqu’au XIIe siècle, les séparations étaient faites en bois, mais les assemblages restaient grossiers : les planchers étaient constitués de planches épaisses, à chants plats, jointes les unes aux autres en s’appuyant sur des poutres.

Pour des raisons de sécurité (éviter la propagation des flammes d’un éventuel incendie), on réalisa des étages avec plafonds voûtés (en ogives) et les planchers devinrent plus élaborés, avec assemblage par rainures et languettes.

La Renaissance (au XVIe siècle), sous l’influence des constructeurs italiens, vit l’apparition de planchers décoratifs. Dans les riches résidences, au rez-de-chaussée, le plancher était utilitaire : il protégeait du froid et de l’humidité, à l’étage, il avait un usage plus décoratif (d’autant qu’on pouvait souvent le voir de dessous).

Aux XVIIe siècle, les menuisiers français réalisèrent des merveilles : le parquet « à compartiments » apparut alors et tous les châteaux s’en équipèrent. Le XVIIIe siècle poursuivit dans cette mode et la technique française se répandit dans toute l’Europe. Elle est décrite dans l’ouvrage de Roubo, intitulé « Art du Menuisier », paru en 1769.

On distinguait alors le « parquet à la française », fait d’un assemblage complexe (d’éléments de bois dur – chêne en général – avec tenons et mortaises, encadrant des compartiments de lattes plus légères, assemblées par rainures et languettes) du « parquet à l’anglaise », constitué de lames parallèles. Les parquets français, les plus réputés, étaient décorés de marqueterie (« parquets marquetés ») de très grande qualité. Les siècles suivants virent l’apparition de nouveaux matériaux, fixés à la colle blanche ou avec d’autres colles synthétiques, mais l’art du plancher reste important en France.