Les premières élections se faisaient à mains levées ou par acclamations. Au Moyen Âge, le vote se faisait à l’unanimité, puis, à partir du XIIe siècle, la majorité fut suffisante. Le IVe Concile du Latran entérina cette pratique en 1215. Les modalités du scrutin évoluèrent à partir du moment où les élections se firent plus fréquentes, c’est-à-dire pendant la Révolution française, au cours de laquelle on demanda fréquemment l’avis de la foule des présents.
En 1791, le suffrage fut restreint aux seuls hommes âgés de plus de 25 ans. On distinguait alors les « citoyens passifs » (environ 1/3 des hommes) des « citoyens actifs » (les 2/3, qui payaient un cens, donc qui portaient de l’intérêt aux affaires de la Nation). Après quelques tentatives d’extension du droit de vote à tous les hommes, en 1814 le suffrage censitaire fut rétabli (jusqu’en 1830) ; mais le montant imposable exigé était si élevé que, sous la Restauration, seuls 100000 électeurs avaient le droit de vote. De 1830 à la Révolution de 1848, le montant du cens exigé fut amoindri, de sorte qu’un plus grand nombre d’électeurs pouvaient voter. En 1848, le suffrage universel masculin fut établi.
Mais, sous la Seconde République (1848-1852), le chef du gouvernement, Thiers, fit voter, le 1er mai 1850 (pas encore férié à cette date) une loi accordant le droit de vote à tous les hommes, à condition d’habiter depuis 4 ans au même endroit. Cette loi fut baptisée « loi scélérate », car elle excluait de fait tous les ouvriers et journaliers agricoles, contraints de se déplacer sans cesse pour trouver du travail.
Le Second Empire (1852-1870) vit le rétablissement du suffrage universel masculin, mais ce mode de scrutin fut strictement contrôlé : les électeurs devaient se présenter au bureau de vote et émarger ouvertement des registres sous les yeux des candidats et d’un représentant de l’État.
Dès 1871 et l’établissement de la Troisième République (1871-1940), le suffrage fut de nouveau universel. Les élections, de plus en plus nombreuses (municipales – tous les 4 ans, cantonales – tous les 6 ans, législatives – à chaque mandature, variable selon les circonstances politiques) virent les électeurs se presser en grand nombre, en fonction de l’évolution démographique.
Le 5 octobre 1944, le Général De Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République française, accorda le droit de vote aux femmes, le droit de vote était vraiment devenu universel.