De nombreuses règles monastiques (notamment la règle bénédictine) prônaient le travail intellectuel. C’est ainsi que les abbayes se dotèrent d’ateliers de confection de livres (appelé scriptorium, pluriel scriptoria, du verbe latin scribere = écrire), dans lesquels les moines recopiaient inlassablement les livres des Anciens et, plus rarement, rédigeaient de nouvelles œuvres.

Le plus ancien connu serait le monastère de Vivarium (dédié à Saint Martin), fondé en 535 par Cassiodore (485-580) dans le sud de l’Italie, en Calabre. Mais ce fut surtout à partir du VIII^e siècle, avec la « Renaissance carolingienne », qu’ils se multiplièrent. Presque toutes les grandes abbayes disposèrent alors d’une salle, relativement bien éclairée, dans laquelle les moines s’affairaient à recopier, parfois en plusieurs exemplaires, les textes des auteurs grecs et romains (mais surtout des Écritures saintes et les œuvres des Pères de l’Église ou des théologiens), pour ensuite en garnir les rayons de leurs bibliothèques.

Dans un scriptorium, les tâches étaient soigneusement réparties entre les mines, en fonction de leurs compétences respectives. On distinguait :

• les régleurs souvent illettrés, se contentaient de préparer les feuilles en traçant une réglure à l’aide d’une pointe sèche,
• les copistes capables de tracer les lettres, recopiaient les textes,
• les enlumineurs, véritables artistes, ornaient les manuscrits d’images variées, source importante pour la connaissance historique,
• les relieurs  assemblaient les ouvrages une fois ceux-ci achevés.

Les abbayes n’étaient pas seules à se doter de scriptorium. Les archevêchés (comme Ravenne, Reims, Lyon ou Mayence) et certains évêchés eurent également des ateliers florissants.

Parmi les innombrables scriptoria qui ont accompli une œuvre considérable de transmission du savoir pendant tout le Moyen Âge, on peut citer les plus connus :

Dans le Finistère, l’abbaye de Landévennec avait un scriptorium remarquable.