A une époque où, seule, une infime minorité de la population savait lire et écrire, l’apparition (au XIIe siècle) d’un système, à la fois simple et pratique de signes dessinés et peints de couleurs vives facilita grandement l’identification des personnes, au moment même où les patronymes commençaient à se fixer.

Ce fut sur les boucliers (écus) des combattants qu’apparurent les premières figures héraldiques, utilisées comme signes de reconnaissance en pleine mêlée, alors que les casques interdisaient l’identification des adversaires. D’abord constitué de formes simples (à réaliser et à reconnaître), le système se compliqua peu à peu, en raison du nombre immense de possibilités offertes par l’extrême diversité des figures (animales, végétales, matérielles et humaines) que l’on pouvait reproduire sur les écussons.

Même si le nombre des couleurs paraît relativement faible (deux « métaux » – or et argent – et quatre « émaux » – azur, gueules, sinople et sable – ainsi que deux « fourrures » – hermine et vair, plus leurs contraires), le champ des possibilités est très vaste, en les combinant à l’infini, d’autant que la surface de l’écu peut être divisée géométriquement (« parti », « coupé », « tranché », « taillé », « écartelé », etc.). L’Héraldique utilise un langage qui lui est propre et qui nécessite un apprentissage. Pour cette raison, le domaine était réservé à des spécialistes, les « officiers d’armes ». Devenu indispensable dans la noblesse, le port des armes se généralisa au cours des siècles et toucha de nombreuses couches de la société.

A consulter impérativement

  • Pastoureau (Michel). – Traité d’héraldique. – Paris, Picard, 1978. – In-4o 507p. (Collection « Grands manuels Picard »).  [dernière éd. 2005]. Acheter le livre
  • Neubecker (Ottfried). – Le grand livre de l’Héraldique. L’histoire, l’art et la science du blason. Adaptation française de Roger Harmignies. – Paris / Bruxelles, Elsevier Séquoia, 1977. – In-4o, 288 p., ill. Acheter le livre
  • Galbrreath (Donald Lindsay). – Manuel du blason. – Lyon, Badiou-Amant, 1942. – In-8o, 252 p., 623 figures.
  • Galbreath (Donald Lindsay) et Jéquier (Léon). – Manuel du blason [nouvelle édition revue et augmentée]. – Lausanne, Spes, 1977. – In-4o, 344 p., ill. Acheter le livre
  • Hablot (Laurent). – Manuel d’héraldique et d’emblématique médiévale. – Tours, Presses universitaires François Rabelais, 2019. – 336p., ill. Acheter le livre
  • Durivault (Georges), d’Haucourt (Geneviève). – Le blason. Paris, Presses universitaires de France PUF. – 128p. [dernière éd. 1995]. Acheter le livre