En avançant dans son travail de recherche, l’historien aura à cœur de toujours s’attacher à utiliser des sources documentaires susceptibles de lui apporter des informations aussi proches de la vérité que possible. Mais, il convient de rester sans cesse attentif.

Un document authentique peut parfaitement donner des informations fausses ou inexactes

  • soit sciemment et délibérément (par volonté de désinformer)

  • soit par inadvertance ou méconnaissance

Par conséquent, l’historien devra, en premier lieu, vérifier l’authenticité du document (à l’aide de la diplomatique, en examinant scrupuleusement les caractères externes du document). Une fois cette authenticité établie, et une fois seulement, il se penchera alors sur l’étude des informations contenues, pour en vérifier la véracité (en comparant avec d’autres sources et en compulsant tous les ouvrages déjà publiés sur le même sujet).

Un document authentique est un document rédigé selon toutes les règles et les formes habituelles de celui (ou de la chancellerie ou du secrétariat) qui émet ce genre de document (lettre, édit, ordonnance, correspondance ou texte législatif, ou encore mandement, etc.).

A contrario, un document faux peut parfaitement fournir des indications vraies et exactes. L’auteur (le faussaire désireux d’utiliser le document à des fins inhabituelles, sinon malveillantes) a pu s’appuyer sur des faits réels pour donner à son document une apparence plus convenable ; dans ce cas, quelques éléments peuvent être erronés, mais l’ensemble des autres informations peut être utile. De toute évidence, démêler le vrai du faux est un exercice difficile, mais vraiment indispensable, afin d’utiliser au mieux le document concerné.

L’usage d’ouvrages de référence, tels les dictionnaires historiques ou les grandes fresques historiques (que peuvent indiquer les bibliographies sérieuses et bien documentées) pour vérifier la véracité des faits et leur cohérence avec les connaissances généralement acquises sur le sujet est vivement recommandé. De même que le maniement des sciences auxiliaires de l’Histoire [voir fiche no 16 « Les sciences auxiliaires de l’Histoire »] sera, sans nul doute, fort utile pour la détermination de l’authenticité des documents consultés.