Afin de s’abreuver, les hommes ont recherché, dès la Préhistoire, les moyens de conserver une petite quantité de liquide. Initialement, seule la paume de la main, légèrement recourbée, permettait de recueillir un peu de liquide et de s’en désaltérer. Très vite l’homme fit usage d’autres moyens.

Curieusement, l’un des plus anciens est inattendu : on a trouvé des preuves de l’utilisation d’une paille pour boire, en Mésopotamie, environ 3 000 ans avant Jésus-Christ. On l’utilisait pour boire dans des petites citernes. Dans l’Antiquité, Grecs et Romains buvaient dans des coupes, assez larges, faites en terre cuite ou en métal (les plus luxueuses). Ces coupes furent longtemps en usage, pendant de longs siècles au Moyen Âge. Dès le Haut Moyen Âge, les gobelets apparurent ; plus étroits mais plus profonds ; ils étaient fait de bois tourné ou de métal. Certains étaient dotés d’un pied et parfois d’un couvercle. Dans les milieux aisés, les coupes représentaient la plus grande partie de la vaisselle.

Les plus humbles s’abreuvaient à l’aide de bol (généralement en bois) ou d’une timbale (à partir du XVIᵉ siècle, elles furent en métal ; souvent de l’étain). Au Moyen Âge, le verre à boire apparut vers le XIIIᵉ siècle ; d’abord assez grossier, il s’affina peu à peu. Au XIVᵉ siècle, on utilisa le cristal ; on croyait alors que cette matière se noircissait (ou se ternissait) en présence d’un poison. Par crainte d’empoisonnement, les verres en cristal furent très utilisés par les nobles au XVIᵉ siècle (surtout lors des Guerres de religion). Il existait parallèlement d’autres instruments : les vases en bois tourné (en usage chez les pauvres), souvent en hêtre, ce bois étant réputé clarifier le vin. Le caillier était un ustensile en bois, en forme de bol, et le caleron, sorte de bol à couvercle, étaient d’un grand usage dans les tavernes. En Allemagne, on utilisait des gobelets souvent sculptés (en forme de femmes ou d’animaux), parfois munis d’une poignée. On a conservé des gobelets munis d’une aiguille et d’un petit flotteur, destinés à indiquer à l’aubergiste la quantité de breuvage absorbé ; de la sorte, il pouvait facturer à bon escient.

Au XVIᵉ siècle, on utilisait le hanap, de grandes dimensions et muni d’un couvercle, qui perdura en Allemagne jusqu’au XVIIIe siècle. Le vidrecome était une sorte de hanap sans couvercle. En voyage, on s’abreuvait à l’aide de gourde, ou d’outre. Le verre se répandit à partir du XVIIᵉ siècle ; de nos jours, il peut être en carton parafiné ou en plastique. Certains affirment que des peuples primitifs ont bu dans les crânes de leurs ennemis et que les Vikings buvaient dans des cornes.