Le terme de cardinal vient du latin cardinalis, qui signifie principal. Sous l’Empire romain, les militaires chargés des missions essentielles étaient désignés par le terme de « cardinal ».

Lorsque l’Église s’organisa, sous l’empereur Théodose (379-395), il parut normal d’utiliser ce mot de cardinal pour désigner des dignitaires importants. La dignité évolua au cours des siècles.

En 1059, à l’occasion du Synode du Latran (qui se tint dans la basilique du Latran, à Rome), le pape Nicolas II (1058-1061) appliqua la réforme grégorienne de l’Église et précisa le statut des cardinaux ; il les plaça au-dessus des autres évêques, les déclara seuls électeurs des papes et divisa le corps en trois sections :

  • les cardinaux-évêques : responsables des diocèses voisins (suburbicaires)
  • les cardinaux-prêtres : titulaires des paroisses de Rome
  • les cardinaux-diacres : responsables des diaconés romains

En 1179, le pape Alexandre III (1159-1181), lors du 3e Concile du Latran (tenu en 1179), modifia encore leur statut et fixa la règle d’exigence d’une majorité des 2/3 pour l’élection d’un pape.

Enfin, en 1586, le pape Sixte Quint (1585-1590) fixa leur nombre à 70, en référence aux 70 vieillards choisis par Moise. Le Sacré collège des cardinaux compta alors :

  • 6 cardinaux-évêques
  • 50 cardinaux-prêtres
  • 14 cardinaux-diacres

Mais, au fil des siècles, ce nombre varia, pour atteindre 242 cardinaux en 2023, chaque pape successif nommant de nombreux cardinaux, souvent issus d’Afrique ou du Nouveau Monde.

Aux VIIᵉ et VIIIᵉ siècles, avec la conquête par les Musulmans d’anciennes provinces de l’Empire romain (en Afrique du Nord, dans la péninsule ibérique et au Proche-Orient), de très nombreux diocèses disparurent. Cependant, l’Église considéra que ces diocèses étaient toujours administrables et nomma des cardinaux in partibus (exactement cardinales in partibus infidelium = cardinaux dans les pays des infidèles). Certains diocèses furent reconquis peu à peu (notamment en Espagne) ou temporairement.