Indispensable à la vie (humaine, animale et végétale), l’eau a été recherchée par toutes les sociétés, depuis les origines de l’Humanité. Toutes les agglomérations humaines se sont implantées à proximité d’un point d’eau, rive d’un lac ou d’un cours d’eau, bord de mer, même dans les déserts (oasis).

Les ingénieurs romains étaient passés maîtres dans la gestion de l’eau : ils construisaient des aqueducs (le plus célèbre reste le Pont du Gard) qui transportaient les eaux de sources captées dans les montagnes, sur des dizaines de kilomètres, jusque dans les villes où la population en disposait abondamment. Ils ont édicté les grandes règles de l’hydraulique, pour la plupart encore en vigueur de nos jours (Vitruve, 80-15 av. J-C, et Frontin 35/40-103 ap. J.-C.).

Dans les premiers siècles du Moyen Âge, les réseaux de canalisations furent oubliés en Occident. Par contre, les Arabes surent exploiter au mieux les ressources en eau pour l’agriculture (irrigation) et l’agrément (jardins de Séville ou Grenade), en utilisant des roues élévatrices (noria). Dans les châteaux médiévaux, on creusait des puits et on conservait les eaux de pluie dans des citernes, tandis que les habitants des villes s’approvisionnaient dans les rivières sur les rives desquelles leurs demeures étaient édifiées.

L’eau servait à de multiples usages : outre la boisson, elle servait pour la cuisine, les tâches domestiques (vaisselle, lessive, nettoyage), l’hygiène corporelle et pour l’artisanat. Toutefois, de nombreuses activités artisanales (tanneurs et teinturiers notamment) étaient causes de souillures et leurs eaux rejetées venaient s’ajouter aux eaux usées de la population locale. L’eau des cours d’eau, en aval des villes, n’était plus guère consommable.

Cet important problème perdura jusqu’au XIXe siècle. De nombreuses épidémies (choléra, typhus) furent provoquées par la mauvaise qualité des eaux. Les habitants des villes recevaient l’eau potable grâce aux porteurs d’eau, ou bien allaient puiser à la fontaine communale la plus proche. Les villes et villages aménagèrent de nombreuses fontaines (et lavoirs) publiques.

L’adduction d’eau dans les maisons individuelles, et la récolte et le traitement des eaux usées dans un circuit distinct, permirent de résoudre cette question. Mais, cela se fit lentement, dans les pays riches de l’Occident d’abord, avant de gagner, peu à peu, les autres pays du monde. Ainsi les premières toilettes individuelles avec chasse d’eau apparurent à Londres en 1858.