En raison de la densité du réseau routier, pour l’essentiel réalisé à l’instigation de Sully, grand voyer du roi Henri IV (1589-1610), et de l’accroissement de la circulation, il devenait urgent de prendre des mesures pour fluidifier le trafic et le faciliter. Sous Louis XV (1715-1774), à partir de 1745, des plaques, souvent en fonte ou en bronze, furent apposées sur les murs de bâtiments édifiés le long des routes, afin d’indiquer les directions et les distances à parcourir. Ces distances étant exprimées en mesures de l’Ancien régime (lieues et milliers de toises), elles furent progressivement remplacées par de nouvelles plaques donnant les distances en kilomètres, au début du XIXe siècle, après l’adoption du système métrique (1795). Louis XV fit également poser des bornes en pierre (fleurdelysées) le long des grandes routes.

Dans les années 1910, la Société des pneumatiques Michelin, basée à Clermont-Ferrand, déjà réalisatrice d’un ensemble de cartes routières et d’un guide annuel recensant les hébergements et garages réparateurs d’automobiles, dota les routes de France d’un remarquable système de panneaux indicateurs, en lave émaillée sur un support en béton, peints de manière très lisible. Ces panneaux furent progressivement retirés à partir de 1971.

La même société finança la pose de bornes kilométriques peintes (en rouge, pour les routes nationales, en jaune pour les départementales) sur tout le réseau français. Certains axes se virent même dotés de bornes hectométriques. Ainsi, le voyageur pouvait, à tout instant, savoir où il se trouvait. Ces bornes furent également remplacées par un nouveau système de signalisation, financé par l’État. Ce dernier système tend à disparaître, en raison de l’utilisation, devenue plus fréquente, voire quotidienne, des systèmes de radio-positionnement par satellites.

Dans le premier quart du XXe siècle, la circulation automobile sur les routes de France devint intense et posa des problèmes de trafic. Des panneaux apparurent, qui furent réglementés par la publication, en 1921, du Code de la route. Au nombre d’une centaine, ils signalent des interdictions, des obligations, des limitations, des dangers, des intersections et des priorités. Installés à une hauteur suffisante pour être visibles de loin, ils répondent à des normes connues de tous les usagers des routes. La Convention internationale de signalisation routière, tenue à Vienne (Autriche), a unifié pour l’ensemble de l’Europe tous ces panneaux (convention signée le 8 novembre 1968).