Le XXe siècle voit l’apparition de styles totalement nouveaux dont la mode s’empare pour s’en séparer aussi vite. De même que les modes vestimentaires, les modes en matière de mobilier, de décoration et d’ameublement deviennent éphémères et tout s’accélère, à l’instar des innovations technologiques du siècle.

Certains artistes résolurent de relancer complètement la production mobilière en s’inspirant des réalisations de pays exotiques comme le Japon, ou en suivant la mode artistique du début du siècle (apparition du symbolisme). Pour imiter la nature, « l’Art nouveau » fait disparaître la ligne droite, considérée comme une aberration. On utilise un maximum d’éléments courbes, étirés et les végétaux servent de sources d’inspiration. On ne tient plus compte des formes impliquées par la technique propre à chaque matière utilisée comme autrefois.

Dans les années 1930, en réaction à l’emploi des lignes courbes, on fait réapparaître la ligne droite ; c’est « l’Art déco ». On supprima sans états d’âme les détails inutiles. Esthétique et technique deviennent indissociables. La sculpture est délaissée et elle disparaît pour être remplacée par un large usage de la technique des placages de bois précieux (pour la plupart venus d’Afrique ou du Brésil), celle de l’incrustation de matières nobles (ivoire, marbre, cuir, parfois métaux…) et la marqueterie.

Après la Seconde guerre mondiale, l’Europe entière est peu à peu envahie par un style radicalement différent, venu de Scandinavie. Le mobilier scandinave, aux lignes pures, sobres et élégantes, mêlant le fonctionnel à une esthétique certaine, connaît un succès grandissant. Non seulement les meubles, mais également les accessoires (tels les luminaires, les ustensiles ménagers, les couverts) présentent un design inégalable, moderne et surtout extrêmement confortable et pratique.

Le summum fut atteint lorsqu’une chaîne de magasins, répandue dans tous les pays du monde ou presque, se mit à concevoir des meubles simples et bon marché, que tout le monde (surtout les jeunes et les moins fortunés) acheta sans retenue. L’industrialisation (la taylorisation même) de la fabrication des meubles, conjuguée avec une mondialisation des techniques de vente apporta la preuve de l’efficacité du système et donna une autre dimension à l’ameublement des ménages, révélation de valeurs nouvelles de la société.