Vers la fin du XVIIIe siècle, une kyrielle de petits meubles firent leur apparition :
- la poudreuse,
- le chiffonnier,
- la table à écrire,
- la table à déjeuner,
- la jardinière,
- la table à jeu,
- les vitrines : destinées à abriter bibelots et objets de curiosité, sont une création de l’époque.
Les premières années de la Révolution et surtout la période de la Terreur (1793-1794) ne virent pas de grands changements dans l’ameublement. Pire, les destructions lors des incendies de châteaux détruisirent de nombreux meubles de qualité. Toutefois, lors des opérations de vente des Biens Nationaux de Première Origine (ceux des biens meubles saisis chez les nobles ayant été condamnés pour insoumission aux lois nouvelles, en application de la loi du 19 décembre 1789), l’acquisition à bas prix de mobilier de grande qualité favorisa le goût de la bourgeoisie (les acquéreurs des biens des émigrés) pour les meubles de toutes sortes, dont la variété était grande. C’est pourquoi, à partir de cette date, les intérieurs de nombre de familles enrichies grâce aux événements de la période, se garnirent de mobilier et l’industrie du meuble se développa rapidement dans les premières années du XIXe siècle.
Le Style Directoire (vraiment éphémère puisqu’il ne dura que de 1795 à 1799) ne fut qu’un passage entre le Style Louis XVI et le Style du Consulat et de l’Empire.
Ce fut surtout les sièges qui se multiplièrent et se diversifièrent pendant toutes les années révolutionnaires. Les sièges Directoire sont en acajou ou en bois de pays peint. Les formes, inspirées de l’Antiquité, sont rectangulaires et massives ou empruntées au monde animal (jarret de chèvre, mufle de lion, tête de bouc, griffes, etc.). Le dossier, souvent ajouré, est « enroulé » ou « renversé » et il est formé soit d’un remplage de hauts losanges étroits enfermant une rosace, soit par le schéma d’un trépied portant une cassolette. On trouve : les canapés, les bergères, les sofas et les fauteuils plus profonds et aux coussins plus moelleux.