Les vêtements sacerdotaux et les sacristies

Le Concile de Trente (1545-1563) réforma en profondeur la liturgie. Parmi les différentes mesures préconisées, il était prévu de changer la couleur des vêtements du prêtre célébrant l’office, en fonction de la date et donc du saint ou de l’épisode de la Vie du Christ qu’il convenait de commémorer en ce jour.

Cinq couleurs principales ont été retenues :

blanc couleur de la fête et de la réjouissance, porté lors du cycle pascal, de Noël, des fêtes de la Vierge Marie et des saints (non martyrs).
rouge couleur de la Passion du Christ et de l’Esprit Saint (Pentecôte) et en mémoire des Apôtres et des Martyrs.
vert pour le temps après l’Épiphanie et le temps après la Pentecôte.
violet porté lors du temps de la préparation et de la pénitence, comme l’Avent ou le Carême.
noir porté lors des offices des défunts et le Vendredi Saint.

Les vêtements sacerdotaux ont été précisés et leur utilisation codifiée :

amict rectangle de toile autour du cou et marqué d’une croix, sur l’aube.
aube longue tunique blanche allant jusqu’aux pieds.
chape grande cape de cérémonie, de la couleur liturgique du jour.
chasuble en forme de disque, à 2 pans et sans manche, avec une ouverture pour la tête, se porte par-dessus l’aube.
dalmatique vêtement en forme de croix, avec des manches courtes, de la couleur liturgique du jour.
étole écharpe portée sur l’aube.
soutane vêtement ecclésiastique, non « parement ».

Pour tenir prêts pour les cérémonies ces différentes chasubles et autres accessoires, il était nécessaire de prévoir des armoires, lesquelles armoires devaient être, désormais, à proximité du lieu de célébration. Par conséquent, toutes les églises paroissiales de la Chrétienté durent aménager un local, appelé « sacristie », pour conserver ces armoires et leur précieux contenu dans de bonnes conditions. Dans une immense majorité des cas, la place étant manquante dans les églises, il fut nécessaire d’édifier un local en dur, accolé le plus souvent au chevet de l’église et relié par une porte d’accès donnant dans le chœur ou à proximité. L’examen des murs extérieurs permet souvent de reconnaître, par la différence d’appareil ou la simple couleur des pierres utilisées, la partie ajoutée (depuis la deuxième moitié du XVIe siècle, alors que l’église peut être de construction bien antérieure).