Les traités de vénerie

La chasse tenait une telle place dans la société qu’elle suscita un très grand nombre d’ouvrages sur les différents aspects du sujet.

Au Moyen Âge, des enluminures extrêmement explicites permettent d’avoir une représentation très précise des techniques de chasse. Parmi les nombreux ouvrages sur le sujet depuis le XIIe siècle., on peut citer :

« Le Livre de Chasse », dicté entre 1387 et 1389 à deux copistes par Gaston Phébus (ou Febus), comte de Foix (Gaston III de Foix-Béarn, 1331-1391), dont un exemplaire est conservé à la Bibliothèque nationale de France, fut le bréviaire des chasseurs jusqu’au XVIIe siècle.

L’empereur Frédéric II de Hohenstauden (1215-1250), passionné de chasse au faucon, rédigea en personne un traité de fauconnerie, intitulé « De arte venandi cum avibus » (« De l’art de chasser avec des oiseaux »).

Quelques traités ultérieurs ont servi de références pendant des siècles, en France:

  • 1562   Jacques de Fouilloux publia à Paris un traité spécialisé dans la chasse au renard et au blaireau, intitulé « Traité de vénerie sous terre ».
  • 1635   Robert de Salnove publia à Paris un traité intitulé « La vénerie royale, divisée en IV parties... ».
  • 1750   M. Le Couteux de Canteleu publia à Paris un traité sous le titre « Nouveau traité de vénérie contenant la chasse du cerf, celles du chevreuil, du sanglier, du loup, du lièvre et du renard ».
  • 1788   Jacques Le Fournier d’Yauville, Premier veneur du roi, publia, toujours à Paris, un important traité intitulé « Traité de vénerie ».

Le roi de France Charles IX (1560-1574) consultait quotidiennement ses traités de vènerie. Il avait l’habitude d’humecter son index droit en le léchant, pour tourner les pages des ouvrages qu’il feuilletait. Une rumeur dit qu’un de ses ennemis eut l’idée diabolique de déposer un peu de poison sur le coin bas à droite de chaque page de son ouvrage favori. Le 30 mai 1574, le roi s’inocula lui-même, sans le savoir, ce poison et s’écroula sans vie. Cependant, dès le lendemain, le célèbre chirurgien Ambroise Paré procéda à son autopsie, et confirma que la mort du roi était due à la pneumonie tuberculeuse dont il souffrait depuis quelques temps.