Baillis et sénéchaux

Désireux de réorganiser son royaume, un peu sur le modèle anglais, le roi de France Philippe II Auguste (1180-1223) institua des officiers royaux nouveaux, les baillis et sénéchaux. Apparus au XIIIe siècle, ces officiers n’étaient que quelques-uns à l’origine. Au fil des siècles, les rois successifs multiplièrent ces postes, de sorte qu’en 1789, le royaume de France en comptait un total de 239, répartis dans toutes les provinces.

D’une manière générale, on disait bailli dans les régions du Nord de la France et sénéchal dans les régions méridionales, mais il y avait de nombreuses exceptions en Bretagne, il y eut des sénéchaux dès le rattachement de cette province au royaume de France, en 1532).

Ces officiers, représentants du pouvoir royal dans tous les territoires du royaume, avaient des fonctions judiciaires, administratives, fiscales et même, à l’origine, militaires.

En 1560, au début de son règne, le roi Charles IX (1560-1574) déclara les baillis et sénéchaux « officiers de robe courte ». On fit alors la distinction entre :

  • baillis et sénéchaux « de robe courte »

    • obligatoirement nobles

    • ont des attributions militaires

    • convoquent le ban et l’arrière-ban

    • reçoivent les hommages au nom du roi

  • baillis et sénéchaux « de robe longue »

    • ont des attributions judiciaires

    • ont des attributions fiscales

    • (perçoivent les amendes)

    • peuvent ne pas être nobles

Tout le royaume de France était administré par ces officiers. En Angleterre, les sheriffs administrent un comté, ou « shire »; ils ont été institués à la fin du règne d’Henri Ier (1100-1135), sans doute à l’instigation de l’évêque Nigel d’Ely, et confortés sous Étienne de Blois (1135-1154).

Le roi de France Louis XVI (1774-1792) voulant réunir les États Généraux à Versailles, dans le but de réformer le royaume, augmenta sensiblement le nombre des bailliages et sénéchaussées en le portant à plus de 400, par un édit en date du 24 janvier 1789 ; désormais ces circonscriptions seraient également circonscriptions électorales, pour élire les députés, représentant de la Nation aux assemblées délibératives.