Pendant de nombreux siècles, les chemins et les routes ne disposaient d’aucun revêtement ; par conséquent, en hiver, ils se transformaient souvent en bourbiers et étaient ainsi impraticables. Seuls quelques vestiges de voies de l’Antiquité étaient à peu près carrossables [voir fiche n° 136 « Les voies romaines »].
Sous le règne de Louis XV (1715-1774), un inspecteur des Ponts et Chaussées du nom de Pierre Trésaguet imagina, vers 1760, d’empierrer les chaussées des routes principales en utilisant des gros blocs posés la pointe en haut, les interstices étant bloqués par des éclats de pierre.
Vers 1820, un ingénieur écossais, du nom de John Loudon Mac Adam, améliora le procédé en s’inspirant des Romains (et même des Babyloniens qui, mille ans auparavant, avaient réalisé un réseau routier remarquable) : sur un sol préalablement bien drainé, on pose une épaisse couche de cailloux calibrés selon une granulométrie précise et régulière, le tout étant tassé à l’aide de rouleaux compresseurs, sinon par le simple trafic lui-même. Ce procédé se nomme macadam.
Vers la fin du XIXe siècle, les ingénieurs imaginèrent d’assurer l’étanchéité en revêtant le macadam d’une couche de goudron (goudron de houille, dérivé du charbon) puis, plus tard, de bitume (dérivé du pétrole).
Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, les ingénieurs n’ont cessé d’améliorer la qualité des routes en étudiant leur étanchéité, la souplesse des revêtements et leur durabilité (résistance aux intempéries et à l’usure causée par le trafic). C’est ainsi qu’on distingue désormais trois types de revêtement : les bitumineux, les modulaires et ceux en béton. Dérivé de pétroles extra-lourds, l’asphalte (doit être transporté à chaud dans des camions spécialisés avant d’être apposé) est un mélange de bitume et de granulats (parfait pour l’étanchéité), ne comportant aucun vide, à la différence de l’enrobé bitumineux dont on recouvre les couches supérieures des chaussées.
Dans certaines régions reculées ou dont les conditions climatiques ne permettent pas d’utiliser des produits à base de goudron, les routes sont simplement recouvertes de gravillons (routes « en gravelle » du Québec). Enfin, certaines autoroutes ont d’abord été réalisées avec des plaques de béton, avant d’être revêtues autrement quelques années plus tard.