Dans les premières églises, les autels, encore primitifs, n’étaient qu’une simple table, revêtue d’un drap lors des célébrations. Petit à petit, leur décoration devint plus élaborée, d’autant que les évolutions successives de la liturgie exigeaient quelques transformations. Aux XIIe et XIVe siècles, les autels s’ornent d’un gradin, peu élevé, et, quelquefois ils sont surmontés d’un retable de même longueur que l’autel. On commence à les sculpter et des personnages y sont représentés. Souvent, le sujet principal était la Passion du Christ.
Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, pour lutter contre la Réforme, le Concile de Trente préconisa l’installation de retable sur tous les autels dans toutes les églises et surtout de leur donner une importance considérable.
Désormais, les colonnes torses, les frontons, les niches abritant des statues, les panneaux sculptés et les angelots dorés se multiplièrent. Le plein épanouissement fut atteint au XVIIe siècle, période de prospérité économique en Bretagne. Alors, les retables, décorés de guirlandes, d’anges, de couronnes de fleurs sculptées, en arrivèrent à occuper la totalité de la chapelle réservée à l’autel ; parfois, le sujet principal est occulté par l’abondance de la décoration.
Certains retables, ne faisant qu’un avec les retables des autels voisins, ornent toute la muraille du chevet de l’édifice (ex. : Sainte-Marie du Ménez-Hom).
L’influence des ateliers flamands ou espagnols est visible : les maîtres flamands étaient reconnaissables aux minuscules figures particulièrement fouillées. La dévotion au Rosaire, à partir de 1640, amena la réalisation de nombreux retables dédiés à la Vierge : elle est représentée remettant un chapelet à Saint Dominique ou à Sainte Catherine de Sienne (tout ceci en raison de l’influence d’un dominicain breton ayant vécu eu XVe siècle, Alain de la Roche). On trouve également de très nombreuses niches à volets renfermant un Arbre de Jessé, et d’innombrables statues de saints (principalement la Vierge, Sainte Anne, l’Enfant).
Les principaux retables du Finistère :
- église de Saint-Thégonnec,
- église de Lampaul-Guimiliau,
- église de Guimiliau,
- église de Pleyben,
- chapelle Notre-Dame de Kerdévot en Ergué-Gabéric.