Histoire du repos

Pendant de nombreux siècles, les hommes ont travaillé, sans guère songer à se reposer, tant les conditions de la vie quotidienne étaient difficiles ; il fallait lutter sans cesse pour se nourrir, pour se vêtir et pour échapper à tous les dangers. Nul, alors, ne songeait à se distraire.

Les distractions ont peu à peu envahi la vie des premiers peuples civilisés. Les Grecs et les Romains appréciaient les spectacles sportifs, le théâtre, les combats de gladiateurs ou les luttes contre des fauves. Les fêtes étaient nombreuses, en Grèce comme à Rome.

Au Moyen Âge, l’Église catholique introduisit la notion de repos (ou de cessation du travail) pendant un certain nombre de jours par an : tandis que les seigneurs jouissaient de nombreuses distractions, à leur guise, les paysans et les artisans observaient scrupuleusement 52 dimanches chômés, plus un certain nombre de fêtes religieuses (Noël, Pâques, etc.). On cessait également le travail lors des fêtes corporatives et, occasionnellement, lors des événements majeurs (mort du roi, naissance d’un enfant royal, mariage princier…).

Sous la Révolution, le nouveau calendrier réduisit le nombre de jours chômés aux seuls 36 décadis, plus les fêtes « patriotiques » (au nombre de 5, mais 6 lors des années bissextiles). Les corporations ayant été supprimées, les jours de fêtes corporatives le furent également. Le retour au calendrier chrétien, décrété par l’empereur Napoléon 1er en 1806, fut accueilli avec enthousiasme.

Pendant tout le XIXe siècle, on travailla sans relâche, mais, peu à peu, la liste des jours de congé officiel s’allongea, en reprenant quelques fêtes religieuses et en ajoutant des jours « laïcs » [voir fiche no 395 « Les jours fériés »].

La notion de retraite n’existant pas avant 1930, on travaillait jusqu’à épuisement. Nombreux étaient les artisans ou les agriculteurs qui mouraient à la tâche, de même que les employés administratifs mouraient dans l’exercice de leurs fonctions. Les Congés payés furent instaurés en 1936.

Cependant, la durée hebdomadaire du travail n’avait aucune limite, sinon les conditions matérielles propres à chaque emploi (lumière, nécessités des machines ou autres). Elle fut fixée à 10 heures par jour en 1848, puis 8 heures en 1919, 40 heures/semaine en 1936. Une fois élu Président de la République (mai 1981), François Mitterand (1981-1995) la réduisit à 39 heures, en 1982. Martine Aubry, ministre du Travail, la fixa à 35 heures, en 1998.