La recherche de l’eau a toujours constitué une nécessité pour la survie des populations humaines. Si des êtres humains ne pouvaient s’implanter, pour développer un habitat et des activités lucratives, le long d’un cours d’eau ou sur les rives d’un lac ou d’un étang, voire sur le littoral d’une mer, ils devaient impérativement trouver de l’eau, source nécessaire et indispensable à toute vie, humaine ou animale.
Pour trouver cette eau, ils faisaient appel aux services d’un sourcier, personnage essentiel, aux connaissances et aux compétences réservées à une petite élite, fort peu nombreuse. Sans réelle connaissance de la géologie et de l’hydraulique, mais doué d’un certain savoir empirique, le sourcier utilisait une baguette de coudrier (sorte de noisetier), sensible aux ondes magnétiques, pour désigner un emplacement où creuser pour obtenir de l’eau avec une relative certitude. Il ne restait plus qu’à creuser, parfois assez profondément.
Ce travail de percement du sol, extrêmement délicat en raison des risques d’éboulement, demandait de grandes compétences particulières. Le puisatier intervenait alors. Assisté de ses compagnons, le puisatier creusait (sans outillage autre que pelle et pioche et seau pour évacuer les déblais) et réalisait les parois du puits (lorsque la nature du terrain exigeait une maçonnerie). Pour descendre de plus en plus profond, on utilisait des appareils de lavage, tels que chèvre ou chevalet. Le puisatier, considéré comme « homme de l’art » creusait, car ses connaissances des roches et des couches de terrain lui étaient nécessaires pour cette tâche. Les travaux pénibles (évacuation des déblais, pose des étais successifs, manœuvre de la manivelle du treuil) étaient du ressort des compagnons et des apprentis. La réalisation de l’armature, puis de la margelle et la pose du treuil définitif venaient parachever le travail, souvent long (plusieurs semaines) et très délicat. Chaque château ou forteresse, chaque ville et village disposait d’au moins un puits, afin d’assurer l’approvisionnement en eau des résidents.
L’apparition des machines, au XIXe siècle, pour forer et étayer (parfois simultanément) a grandement facilité le travail.