Les oiselleries

De tous temps, les oiseaux ont intéressé les hommes, qui ont cherché très tôt à les domestiquer. Si certains volatiles ont très vite accompagné l’homme dans sa vie quotidienne (poules, canards, oies), lui fournissant œufs et viande appréciée, de nombreuses espèces n’ont pu être dressées.

Toutefois, plusieurs rapaces ont été utilisés pour la chasse (chasse au faucon, à la buse) ou pour la pêche (on leur place un collier autour du cou pour les empêcher d’avaler le poisson) et d’autres pour transmettre des messages (pigeons voyageurs) ou pour débarrasser certaines terres agricoles des insectes nuisibles, un oiseau pouvant ingurgiter chaque jour des centaines d’insectes.

Les tribus germaniques qui envahirent l’Europe occidentale aux cours des Ve et VIe siècles pratiquaient fréquemment le dressage de volatiles pour la chasse au gibier volant ou rampant. La tradition fut respectée lors des siècles suivants. Au Moyen Âge, de nombreux seigneurs, grands amateurs de chasse au faucon, disposaient de volières dans leurs châteaux. Les premières collections d’oiseaux se constituèrent ainsi, essentiellement dans un but de vénerie. Certains princes possédaient des centaines d’oiseaux, d’espèces très variées, qu’ils montraient fièrement à leurs hôtes et visiteurs de passage.

Au XVIIIe siècle, avec les premières collections d’Histoire naturelle (zoologie ou pétrologie et botanique) des oiselleries furent constituées, notamment au Jardin des Plantes de Paris, avec Buffon (1707-1788) et l’ornithologue Pierre Sonnerat (1748-1814). De nombreux « cabinets de sciences » possédaient des collections d’oiseaux empaillés, certains venus de pays exotiques, rapportés par les marins de la Marine royale ou du commerce.

En 1846, le duc de Savoie Charles-Albert (1831-1849) ouvrit à Chambéry une oisellerie, partie intégrante du Museum d’Histoire naturelle savoyard, qui connut un vif succès auprès du public. Au cours du XIXe siècle, de nombreuses villes l’imitèrent et plusieurs parcs zoologiques consacrèrent aux oiseaux vivants une volière, parfois gigantesque. En France, citons les collections de Marseille, Lille et Nantes (deuxième de France, après Paris, par son importance et sa variété), toutes constituées au XIXe siècle.

La taxidermie permettant de présenter des volatiles parfois venus de contrées situées à des distances considérables ou inaccessibles, la plupart des zoos modernes disposent d’une section ornithologique.