Les ovins font partie des premières espèces animales que l’homme chercha à domestiquer, pour en tirer de grands avantages. Le premier profit remarqué par les hommes primitifs fut l’utilisation de la toison des moutons pour se protéger du froid. Le tissage de la laine (et donc les opérations de sa préparation à cette fin) fut l’une des premières activités industrielles (au sens propre) de l’Humanité.
Mais les moutons offraient d’autres avantages : la chair pouvait être consommée facilement et le lait (de brebis) pouvait facilement être transformé en fromage : de nombreux fromages de brebis sont considérés comme très anciens (feta en Grèce, par exemple).
Au Moyen Âge, un dicton affirmait qu’un troupeau de moutons sauvages (ou laissés en liberté) constituait une menace pour les terres considérées (en raison des ravages causés), mais qu’un troupeau de moutons bien gardé constituait une richesse.
Les moines de l’Ordre de Cîteaux comprirent parfaitement ce phénomène et appliquèrent, sur une grande échelle, ce principe, ce qui fit leur immense richesse, à partir du XIIe siècle.
L’Angleterre connut une prospérité exceptionnelle au Moyen Âge, en raison du très grand nombre de moutons élevés sur son sol : les laines anglaises, réputées pour leur qualité, étaient exportées vers les villes drapières des Flandres où elles étaient alors tissées par d’innombrables artisans.
Les moutons pourvoyaient également les artisans médiévaux en un autre produit indispensable : leur peau fournissait un excellent parchemin, utilisé par tous les moines copiant des manuscrits dans les scriptoria des monastères et par les scribes des chancelleries de toute l’Europe.
L’économie du mouton, essentielle en Grande-Bretagne, fut exportée lorsque l’empire britannique se constitua: des pays comme la Nouvelle-Zélande élevèrent à leur tour des moutons en grande quantité, ce qui assura leur prospérité et leur notoriété.
Tous les peuples s’accordent à attribuer à la viande de mouton un goût exquis et de nombreuses recettes culinaires furent élaborées à travers le monde.