Les modes vestimentaires

Dès que l’homme a été en mesure de réaliser des tissus en quantité suffisante, il s’en est servi pour tailler des vêtements. Ceux-ci, d’abord primitifs et à usage purement utilitaire, devinrent, au fil des temps, de plus en plus sujets à des variations, en fonction des modes successives.

Tout d’abord, des variations de couleurs : les Grecs et les Romains se vêtaient de toges (grande pièce de tissu drapée autour du corps) blanches ; seuls les dignitaires portaient des toges de couleurs (généralement rouge), plus difficiles à obtenir et donc plus onéreuses, insignes de leur dignité.

Puis les formes des vêtements furent, à leur tour, sujettes aux variations de la mode. Au Moyen Âge, les habits traduisaient la condition sociale des individus : les nobles s’habillaient d’étoffes plus fines et plus luxueuses (la soie apparut très tôt, en provenance d’Asie) et aux couleurs variées, avec d’amples plis (le prix des matériaux ayant peu d’importance pour les gens aisés), tandis que les roturiers se couvraient de vêtements de travail, soit dans les champs, soit dans les ateliers des villes.

Pendant longtemps, les variations de la mode affectèrent surtout les classes aisées, qui avaient les moyens de s’offrir des vêtements à leur goût. Les couches inférieures de la société, en Europe, suivaient une mode à l’évolution beaucoup plus lente.

Il est relativement facile de définir les caractéristiques des modes successives en fonction des époques :

  • par exemple, le XVIe siècle vit le développement de la dentelle, avec les jabots et les fraises pour les messieurs, les dames arborant des cols parfois surdimensionnés,

  • au XVIIe siècle, les perruques dominèrent la coiffure masculine, la coiffure féminine voyant la multiplication des boucles artificielles, notamment des anglaises, et les costumes prirent de l’ampleur – les robes serrées à la taille, s’évasèrent ;

  • au XVIIIe siècle, les hommes portèrent des tenues mieux ajustées aux corps, tandis que les femmes préférèrent des robes de plus en plus extravagantes. Sous Louis XV (1715-1774) et Louis XVI (1774-1792), les hommes portaient de longues jaquettes (à « queue de pie ») colorées et garnies de rubans dorés, sur des culottes de soie, généralement monochromes, avec des bas de soie blanche montant jusqu’aux genoux.