Le mobilier de la Renaissance

Dans le royaume de France, à la Renaissance, après les guerres d’Italie qui mirent en contact la noblesse française avec les artistes italiens, des meubles nouveaux firent leur apparition dans les classes aisées :

  • le buffet : (sans doute lié au développement de l’usage de la vaisselle) ; sorte d’armoire en deux parties, l’élément inférieur étant constitué d’un coffre à ouverture frontale, tandis que l’élément supérieur, souvent monté sur des pieds ouvragés, était fait d’une armoire à ouverture frontale à battants, destinée à ranger les assiettes) ; le modèle le plus connu est celui du « style Henri II » (1547-1559).
  • la table : devenue meuble permanent ; désormais les convives se font face (à la différence des tables médiévales : au cours des banquets, les convives mangeaient côte à côte, de façon à pouvoir regarder les jongleurs, musiciens et animateurs divers) et les couverts sont posés sur la table, dans l’attente du prochain repas.
  • la crédence : nom donné en Guyenne et en Gascogne au buffet bas à portes ornées de losanges ou de pointes de diamant ; ce terme désigne également la partie du buffet où l’on pose la vaisselle, les couverts et les plats.

Les meubles étaient toujours construits par cadres ou membrures portant des panneaux plus légers, mais les assemblages devinrent plus savants et compliqués. On utilisait désormais les assemblages en queue d’aronde (qui réunit deux pièces à angle droit au moyen de coupes en saillie évoquant la forme trapézoïdale d’une queue d’hirondelle) et la coupe d’onglet (qui rassemble deux pièces coupées selon un angle à 45°).

Les essences utilisées se diversifièrent : outre le châtaignier et le merisier, on prit goût à l’usage des bois exotiques (notamment l’ébène) rapportés des contrées lointaines que les Grandes découvertes du XVIe siècle avaient fait connaître (non seulement l’Amérique, mais aussi l’Afrique et l’Extrême-Orient asiatique, en cours d’exploration).

La mode fut alors aux incrustations (principalement d’ivoire), aux colonnes façonnées au tour (mais aussi cariatides et atlantes) et surtout à la marqueterie qui connut à cette époque un essor considérable.