La magie

Pratique fondée sur la croyance en l’existence d’êtres surnaturels, dotés de pouvoirs et de forces surnaturelles, la magie a une action sur le monde matériel, grâce à des rituels spécifiques. Elle se pratiquait depuis des millénaires. Le mot « magie » apparaît en 515 avant Jésus-Christ, en Perse. En grec ancien, mageia était employé pour désigner la religion des mages perses, il a donné magia en latin, puis magie en français.

Dans l’Antiquité, les mages étaient de grands personnages, craints et respectés. Dans les premiers temps du Moyen Âge, l’Église a accepté les rites de la magie, pour ses bienfaits. Ainsi le culte des reliques des saints, qui servait de complément aux prières, permettait de faire croire aux guérisons miraculeuses par le simple contact avec les restes d’un personnage hors du commun.

Les mages utilisaient des amulettes, des incantations et des signes. Les plus grands mages furent même consacrés par l’Église. Vers les XIIIe et XIVe siècles, avec le développement de l’alchimie, puis de la chimie, au XVe siècle, les magiciens prirent de l’importance. Au temps de la Renaissance, l’Église catholique commença à se séparer de la magie et à s’écarter des pratiques magiciennes, en refusant l’appel à des esprits surnaturels pour obtenir des avantages personnels. L’érudit Jean Pic de la Mirandole (1463-1494) était encore favorable à la magie.

L’apparition de la distinction entre magie noire et magie blanche entraîna le divorce définitif avec les autorités ecclésiastiques. La magie noire, en effet, a des effets négatifs (en raison de la personne même du magicien que l’on tient pour mauvais), tandis que la magie blanche est censée avoir des résultats positifs et bienveillants.

Dans les années 1840 apparut la magie rouge (censée attirer l’amour, la séduction), qui fut largement condamnée, en raison de l’expansion, à la même époque, d’une morale pudibonde (la deuxième moitié du XIXe siècle est une période de lutte acharnée entre les « ultra-catholiques » et les partisans de la laïcité, notamment celle de l’État, qui aboutit, en 1905, à la victoire de ces derniers et le vote de la « Loi de séparation des églises et de l’État »).

Ce fut également dans la seconde moitié du XIXe siècle que la magie devint sujet de spectacles, dans les Music-halls ou les salles des petites villes et certains artistes acquirent une grande notoriété dans le domaine (tels Harry Houdini, 1874-1926, ou David Copperfield, né en 1956).