Le siècle des Lumières

Au XVIIIe siècle, en France, un mouvement philosophique, littéraire et culturel se développa dans les milieux bourgeois. Cette réflexion cherchait à promouvoir le rationalisme, l’individualisme et le libéralisme, en luttant contre l’obscurantisme et les superstitions de l’Église catholique et l’arbitraire de la royauté et de la noblesse. Il prenait pour modèles la philosophie empirique, l’économie libérale et la monarchie constitutionnelle anglaise. On vantait les mérites de la révolution anglaise de 1688 (Cromwell).

Comme on considérait que les esprits étaient éclairés par la lumière métaphorique des connaissances, on baptisa cette époque (1715-1789) « Siècle des Lumières », ce qui s’opposait à « l’illumination divine » qui avait présidé à la vie quotidienne depuis des siècles.

Les progrès de l’esprit philosophique (1715-1750)

L’idée d’esprit d’examen, puis celle de l’esprit scientifique (après les travaux de Newton) et enfin l’esprit cosmopolite germèrent, puis se développèrent. Sous l’influence de l’évolution des mœurs, des clubs de réflexion, des salons (tels ceux de la duchesse du Maine, 1699-1753 ; ou de la marquise de Lambert, 1710-1733) et des cafés publics s’ouvrirent et des écrivains comme Saint-Simon (1675-1755), Marivaux (1688-1763) ; Vauvenargues (1715-1747) ou Montesquieu (1689-1755) renouvelèrent profondément la littérature, le roman, le théâtre, l’histoire et même la philosophie.

Les conquêtes de l’esprit philosophique (1750-1789)

La réflexion métaphysique se fit plus hardie et la critique antireligieuse de plus en plus violente. L’autorité vit son pouvoir s’effondrer dans l’opinion publique. Les influences étrangères (surtout anglaises) se firent plus envahissantes. François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778) se fit connaître par son esprit brillant ; il lutta contre toutes formes d’absolutisme et de fausses croyances. Il publia des romans, des réflexions philosophiques, des biographies, et toucha à toutes les formes littéraires, théâtre compris. Denis Diderot (1713-1784) publia, en 1751, l’Encyclopédie, Georges-Louis Leclerc, créé comte de Buffon en 1772 (1707-1788) révolutionna les sciences naturelles et Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) paracheva l’évolution de la doctrine en prescrivant un retour à la nature.