Au Moyen Âge, les livres étaient copiés à la main, dans les ateliers d’écriture des monastères (appelés scriptorium) et, par conséquent, diffusés en petit nombre d’exemplaires. Les manuscrits étaient vendus dans des stations (sortes de boutiques) et les stationnaires étaient organisés, en France, en corporation sous la bannière de Saint Jean Porte latine. En 1403 fut instituée, à Londres, la Guild of Stationers.
La révolution de l’invention de l’imprimerie par Johannes Gutenmberg (vers 1400-1468), dans les années 1450, permit l’édition d’un même ouvrage en plusieurs centaines d’exemplaires. Il devenait nécessaire de les commercialiser. Les livres étaient alors vendus par des colporteurs. Ces marchands ambulants transportaient de faibles quantités de livres dans leurs charrettes et se présentaient chez les gens un peu instruits, c’est-à-dire les petits nobles et les riches bourgeois, pour leur proposer des ouvrages. Mais, vers 1680, le Pont-Neuf, à Paris, était bordé de petites boutiques où l’on trouvait des livres.
L’ouvrage innovant d’Olivier de Serres (1539-1619), intitulé « Théâtre d’agriculture et ménage des champs », publié en 1600, considéré comme le premier véritable traité d’agronomie, fut l’un des premiers « best-sellers » de l’édition française.
La plus ancienne librairie du monde occidental ouvrit à Lisbonne, au Portugal, en 1732. Les premiers marchands de livres apparurent en France vers les années 1750. Le métier était très réglementé et un privilège royal était nécessaire pour vendre des écrits. Le métier de libraire comprenait alors deux facettes : l’édition et la commercialisation (d’où le nom de certaines maisons d’édition, comme Librairie Larousse, Librairie Hachette, etc.). En 1744, fut promulgué le Code de la librairie et de l’imprimerie de Paris, dit « Code Saugrain ».
Sous la Révolution, le nombre des colporteurs autorisés fut limité à 120. Mais c’est Napoléon 1er qui légiféra définitivement sur le métier. Le décret du 5 février 1810 sépara les deux activités d’imprimerie et de librairie et fut en vigueur jusqu’en 1870. Les librairies se multiplièrent en France à la fin du XIXe siècle, après les Lois de Jules Ferry (1882 et 1884) instituant l’école obligatoire et améliorant ainsi la lecture publique. Mais le XXe siècle vit l’apparition de concurrents sérieux pour les libraires, d’abord les « drugstores », puis les hypermarchés, et, enfin, le commerce « en ligne ».