Les jeux d’argent et de hasard

Les Romains appréciaient les jeux de dés et surtout les paris sur les courses de chars attelés de quatre chevaux (quadriges). Au Moyen Âge, pour des raisons morales, l’Église voyait d’un mauvais œil les jeux de hasard, surtout lorsqu’ils impliquaient des sommes d’argent, considérées alors comme des « gains illicites et surtout immoraux ». De sorte que, pendant des siècles, les jeux d’argent furent pratiqués plus clandestinement qu’ouvertement.

Le Code civil (1804) refuse la notion de jeu et de dette de jeu. En toute cohérence, le Code pénal interdit les jeux d’argent et de hasard. Pendant tout le XIXe siècle, les Français ne furent pas autorisés à jouer, ni même à parier sur les courses de chevaux, alors en rapide développement, à la différence des Anglais qui, eux, jouaient de fortes sommes.

La loi dérogatoire du 15 juin 1907 autorisa ces jeux, mais en restreignant toutefois les sommes et les conditions de ces jeux. Vers la même époque, le Pari Mutuel Urbain, destiné à réguler les paris sur les diverses courses hippiques, mit en jeu des fonds considérables et apporta la fortune à quelques-uns. Des trophées, décernés dans chaque catégorie (trot, galop, obstacles…), attirent des foules nombreuses sur les hippodromes, tandis que des milliers de parieurs à distance suivent à la radio ou à la télévision le déroulé de ces courses.

De nos jours, l’article D 321-13 du Code de la sécurité intérieure (promulgué en 2014) décrit les jeux considérés comme légaux en France.

L’État français lui-même, afin de contrôler en partie ces pratiques, institua la Loterie Nationale, en 1925, qui, en raison du succès rencontré, rapporta des sommes considérables au Trésor public. Dans la même logique, la société « Française des Jeux », créée en 1976 à l’occasion du lancement du Loto National, permet de remplir les caisses de l’État (et même, depuis 2018, le Loto du Patrimoine affecte ses revenus à l’entretien et la restauration des Monuments Historiques).

Les casinos se sont multipliés, en France, au cours du XXe siècle. On en compte actuellement (en 2019) un total de 203, répartis entre deux groupes principaux, Partouche et Barrière, mais également les groupes JOA, Tranchant, Vikings et Arevian. Ces établissements sont le plus souvent installés le long des côtes de France ou dans des lieux particulièrement fréquentés par les touristes.