Les vêtements des peuples de l’Antiquité étaient simples et ne nécessitaient pas de gros travaux de couture, ni de confection. Mésopotamiens et égyptiens, en raison du climat, portaient des habits sommaires.
Les toges des citoyens romains étaient constituées d’un grand cercle de tissu ; l’art de porter la toge était plus situé dans le drapé que dans la forme de celle-ci. Si les patriciens portaient la toge, les plébéiens se vêtaient à l’aide de la tunica, en forme de rectangle. Les esclaves se contentaient d’un pagne.
Au Moyen Âge, les paysans (serfs et cultivateurs libres) portaient le bliaud, grand rond de tissu avec un trou central, pour passer la tête. Par contre, en ville, les artisans et commerçants portaient des habits adaptés à leur profession : la cotte, parfois revêtue d’un surcot, plus élaborés, avec des manches et parfois une capuche, des tabliers (de cuir ou de tissus divers), Quant à eux, les nobles portaient de riches vêtements, souvent doublés de fourrures. Les informations dont nous disposons sur l’histoire de la mode (surtout féminine) concernent essentiellement la noblesse et beaucoup moins les roturiers. Les enluminures des manuscrits et autres peintures fournissent, en effet, de nombreuses images de personnages en tenues diverses. Dans les villes, le métier de tailleur d’habits était reconnu et apprécié, avec les marchands drapiers et tous les fournisseurs d’accessoires de l’habillement (chapeliers, cordonniers, fourreurs, etc.).
Au XIIe siècle, la corporation des tailleurs d’habits s’organisa et prit pour saint patron un tailleur italien du (sur)nom de Saint Homobon de Crémone (mort en 1197), fêté le 13 novembre. Les maîtres tailleurs, qui constituaient le « dessus du panier », se distinguaient des « métiers secondaires », les apprêteurs de robes (les robes étaient alors portées aussi bien par des hommes que par les femmes), les tailleurs de robes, les couturiers, les doubletiers, les pourpointiers, les juponniers, les chaussetiers, les brailliers de fil, et les bonnetiers. L’étoffe était fournie par le client, qui l’achetait chez le drapier. En 1294, la réglementation fut renforcée et, en 1358, les tailleurs obtinrent le « privilège de la coupe ».
En 1588, le métier est autorisé à tailler les vêtements pour les deux sexes, mais, en 1675, Louis XIV autorisa les femmes à fabriquer des vêtements sous le nom de couturières et uniquement pour les femmes. Ces corporations furent supprimées, comme les autres, pendant la Révolution.