Les « Gwerziou »

En Bretagne, les récits populaires (en breton « gwerz » au singulier, « gwerziou » au pluriel) se transmettaient oralement, le soir, à la veillée, dans les chaumières des paysans.

Une « gwerz » est un chant breton (kan a boz) racontant une histoire, qui peut aller de la simple anecdote jusqu’à l’épopée historique, voire mythologique.

Ce genre littéraire peut être comparé à celui des ballades ou des complaintes. Les gwerziou illustrent des histoires en grande majorité tragiques, sinon tristes et font appel (parfois) à des aspects fantastiques. Elles abordent des thèmes universels et relatent des événements qui ont eu un impact important sur de larges tranches de la population, voire la communauté toute entière.

Quelques « gwerziou » très anciennes :

La plus ancienne trace connue d’une gwerz est celle de Gwenc’hlan, barde légendaire du Ve siècle.

Une autre gwerz très ancienne raconte le drame de la peste d’Elliant et remonterait au VIIe siècle [mais il y a peut-être confusion de date avec une autre épidémie de peste].

La gwerz intitulée « Paotred Plouye » (les jeunes gens de Plouyé) conserve le souvenir d’une révolte des paysans domaniers des Monts d’Arrée à la fin du XVe siècle.

Des « gwerziou » éditées par des érudits bretonnants :

En 1823, Aymar de Blois de La Calande (1760-1852) publia une étude savante sur les complaintes d’un mariage malheureux entre l’héritière du manoir de Keroulas et François du Chastel. L’histoire est censée se passer en 1565.

En 1839, le jeune vicomte Théodore Hersart de La Villemarqué (1815-1895) publia les premiers chants d’un recueil intitulé « Chants populaires de la Bretagne Barzaz Breiz », qui connut un immense retentissement. Mais, dans les années 1860-1870, plusieurs voix s’élevèrent pour contester l’authenticité des chants recueillis par La Villemarqué. De violentes querelles érudites opposèrent.

les partisans et les opposants de cette œuvre, jusqu’à la découverte, en 1964, par Donatien Laurent, des carnets de collecte de La Villemarqué, preuve de la réelle véracité de son travail de collecteur et de traducteur.

Consulter

Luzel (François-Marie). – Gwerziou Breiz Izel. – 2 volumes, 1868 et 1874.