Les États pontificaux, ou États de l’Église, ou encore États du Pape, sont les territoires qui ont été, pendant plus d’un millénaire, de 754 à 1870, sous l’autorité temporelle des papes successifs. Aujourd’hui, ils sont réduits à la seule Cité du Vatican, d’une superficie de quelques hectares, à Rome, et quelques propriétés foncières (comme Castelgondolfo).

La première basilique Saint-Pierre, à Rome, fut achevée en 344. Mais, en 893, l’empereur byzantin Maurice (582-602), de la dynastie justinienne, s’empara de Rome, sous le pontificat du pape Grégoire le Grand (590-604). Au V^e siècle, les envahisseurs Lombards s’emparèrent de toute l’Italie du Nord.

Par sa donation, en 754, le roi des Francs Pépin le Bref (751-768) céda au pape Étienne II (752-757) les territoires autour de Rome, pris sur les Lombards. Son successeur, Charlemagne (768-814) confirma cette donation, en 774. Une fausse donation de Constantin fut exhibée, en cette occasion par le pape Adrien I^er (772-795), qui prétendait que l’empereur Constantin I^er (310-337) aurait donné en son temps (en 335, pour faire remonter à une époque ancienne cette donation) un vaste territoire au pape Sylvestre II (324-335).

De nombreuses acquisitions, à partir de 1115, permirent d’étendre sensiblement les terres contrôlées par la papauté. Conséquence des guerres farouches entre les Guelfes (partisans du pape) et les Gibelins (partisans de l’empereur), en 1177, une paix, signée à Venise, consacra l’indépendance des états pontificaux vis-à-vis du Saint empire romain germanique. Lors des Guerres d’Italie, de 1498 à 1525, les souverains pontifes réussirent à accroître encore leurs possessions, en s’emparant de quelques villes, réunies à leur État. L’étendue de cet état ne varia plus pendant deux siècles.

En 1796, le Directoire de la République française envoya une armée en Italie, sous la conduite du général Bonaparte, qui pénétra à Rome le 6 février 1798 et proclama la République romaine. Le pape Pie VI (1775-1799) dut s’enfuir. Capturé, il mourut à Valence en 1799. Son successeur, Pie VII (1800-1823), conclut un Concordat avec Bonaparte (1801), mais ne retrouva ses territoires qu’en 1819, à la suite du Congrès de Vienne. Après le départ des troupes françaises, en 1870, les états romains furent rattachés au nouveau Royaume d’Italie. Le 20 septembre 1900, le pape Léon XIII (1878-1903) prononça la dissolution des États pontificaux. L’État de la Cité du Vatican fut créé le 11 février 1929 (Accords du Latran avec le Duce Mussolini, 1922-1945).