La construction des cathédrales

Contexte (religieux, économique, social) :

Chaque diocèse se devait de disposer d’une cathédrale. A partir du VIIIe siècle, l’Europe était, pour l’essentiel, convertie au christianisme. Elle se couvrit d’églises et, au fil des siècles, les modes passant, les cathédrales furent parfois plusieurs fois rebâties dans des styles architecturaux différents. L’essor économique et démographique, à partir du XIe siècle, amena de nombreuses régions à construire des cathédrales neuves, témoignages de piété, mais également source d’emploi pour de nombreux ouvriers du bâtiment.

Décision de construire (ou rénover) :

La décision de bâtir une cathédrale, emblème du diocèse et symbole de la richesse locale, appartenait à l’évêque, assisté de son chapitre de chanoines. Dès que les finances le permettaient, on décidait de construire un édifice plus beau et plus grand que ses semblables voisins, par souci de chauvinisme et de rivalité.

Programmation du projet :

Toujours conseillé par son chapitre, l’évêque définissait les grandes lignes du projet, en choisissant le style architectural, le plan et la forme de l’édifice, les matériaux, les éléments de décor, le responsable du chantier et les ouvriers.

Financement :

La construction d’une cathédrale neuve coûtant une somme considérable, souvent les finances épiscopales (alimentées par les contributions des paroissiens et les dons et legs) ne suffisaient pas. On organisait alors une souscription et chaque fidèle était invité à verser, selon ses moyens, une obole, conservée par le trésorier du chapitre dans un coffre à part, réservé à cet effet. Parfois, ces souscriptions duraient plusieurs années. Ce financement exceptionnel par dons volontaires des populations a rassemblé des sommes énormes, preuve de la ferveur religieuse qui a régné en Europe pendant tout le Moyen Âge et même au-delà.

Exécution du chantier :

Ces chantiers énormes (exigeant les efforts de plusieurs centaines d’ouvriers, qu’il était nécessaire d’héberger, d’alimenter et de rémunérer) étaient constamment surveillés par l’évêque et dirigés par un maître d’œuvre, dont certains nous sont connus (surtout à partir du XIIIe siècle). Il n’était pas rare que le chantier s’étale sur plusieurs décennies.

Achèvement, consécration :

L’achèvement du chantier était marqué par une cérémonie exceptionnelle, la consécration de l’édifice, dont le souvenir était souvent matérialisé par une inscription (nous indiquant la date exacte) gravée sur un mur ou sur une plaque en matériau noble (marbre) apposée en évidence.