Durant la période appelée « Belle époque » (les premières années du XXᵉ siècle, jusqu’à la Grande guerre de 1914), les Parisiens se montrèrent avides de divertissements.
Parmi tous ces plaisirs populaires, une mode apparut et se développa rapidement, celle des « cafés-concerts », appelés familièrement « caf’-conçs ». Sur les « Grands boulevards » parisiens (boulevard des Italiens, boulevard Rochechouart et boulevard Bonne-Nouvelle), des cafés relativement vastes, possédant parfois des terrasses débordant sur les trottoirs, engageaient des artistes, pour chanter des chansons populaires.
Ces chanteurs et chanteuses, souvent accompagnés d’un mini-orchestre (un accordéon ou deux ou trois instruments, violon ou cuivre) déambulaient entre les tables, de manière à faire profiter chaque client de leurs prestations. Ainsi mis en joie, dans une ambiance agréable, les consommateurs n’hésitaient pas à commander de nouvelles boissons, pour le plus grand profit du propriétaire de l’établissement.
Les premiers cabarets dans lesquels on chantait ouvrirent à Londres, au XVIIIe siècle. Peu après, un « café-charmant » ouvrit boulevard du Temple, à Paris. En 1789, un autre café-charmant accueillait un large public, sur les Champs-Élysées. Dans les années 1840, ce genre d’établissements se multiplia à Londres et la mode arriva à Paris dans les années 1860. L’administration, qui contrôlait alors scrupuleusement les débits de boissons, laissa se développer les « cafés-concerts », qui connurent leur apogée vers 1895-1910.
Parmi les cafés-concerts de renom, on trouve :
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l’« Alcazar d’hiver », ouvert en 1863, faubourg Poissonnière
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Le « Mirliton », ouvert en 1893, boulevard de Rochechouart
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Le « Moulin de la Galette », ouvert en 1895
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La « Maxéville », grande brasserie du boulevard des Italiens
De nombreux artistes y firent leurs débuts, comme Poulaille, Polaire, ou encore Yvette Guilbert et Maurice Chevalier. Leur répertoire était constitué de chansons populaires, souvent reprises en chœur par l’assistance : « Frou-Frou », « Nini Peau de Chien », « Rue Saint-Vincent », « Viens Poupoule », « Le Temps des cerises », « Les Feuilles mortes », et bien d’autres.