Les canons de l’armée française

La première utilisation d’arme à feu connue est le siège de Castillon (en juillet 1453), lors de la Guerre de Cent Ans. L’artillerie française fut alors créée par les frères Gaspard Bureau (1399-1469, inventeur et balisticien) et Jean Bureau (1390-1463, Grand Maître de l’artillerie de Charles VII). Les bombardes sont alors lourdes, immobiles, peu précises et même dangereuses pour leurs servants.

Jacques Galiot Ricard de Gourdon de Genouillac (1465-1546), Grand Maître de l’artillerie de François Ier de 1512 à 1546, organisa l’artillerie du royaume de France et créa des régiments d’artilleurs.

Jean-Froment de Vallière (1667-1759), lieutenant-général d’artillerie sous Louis XV, puis maréchal, rédigea le Règlement d’artillerie du 7 octobre 1732 qui regroupait à Vienne (en Dauphiné) les deux régiments d’artillerie (le Régiment Royal-Artillerie et le Royal-Bombardiers) et uniformisait les calibres des canons (le « système Vallière »). En outre, il créa les premières écoles d’artillerie (La Fère, Chalon, Auxonne).

En 1774, l’ingénieur Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval (1713-1789) réforma l’artillerie française et dota l’armée d’un excellent canon de 12 livres (boulets de 4 pouces ¼ de diamètre, soit 12,5 cm, d’une portée d’environ 900 mètres). Artilleur de formation, Napoléon Bonaparte les utilisa largement pour remporter ses victoires (200 canons Gribeauval à Eylau, 500 à Wagram).

En 1853, l’armée française adopta un nouveau canon de 12 livres, le M 1857, qui servit dans les campagnes militaires de Napoléon III (guerres d’Italie, de Crimée, du Mexique), mais fut surclassé en 1870 par l’artillerie allemande.  En 1897, un nouveau canon, le « 75 », de conception révolutionnaire, vint équiper l’armée française.

Outre l’artillerie de campagne, l’armée utilise également une artillerie de siège, composée essentiellement d’obusiers (calibres 8, 24 ou 36, à tir courbe) et de mortiers (calibre 10). Pour sa part, l’artillerie lourde (créée lors de la Grande Guerre) utilise des pièces de 140, 240 et 340, montées sur des tracteurs ou des wagons, tandis que l’artillerie de forteresse (armement de la ligne Maginot, construite de 1926 à 1936) se sert d’obusiers courts de calibre 370 et 400. Enfin, l’artillerie de marine est équipée essentiellement de canons de 160 (modèle 1893) à très longue portée.