Les tissus d’ameublement

Les civilisations antiques, qui connaissaient parfaitement les tissus pour l’habillement, n’utilisèrent qu’assez peu les tissus pour l’ameublement : quelques rideaux et tentures et aussi la literie, mais on ne connaît pas de tapisseries murales, ni de sièges couverts de tissus.

Au Moyen Âge, les châtelains utilisaient de nombreuses tentures, à des fins diverses : les murs étaient revêtus de tapisseries, qui servaient à la fois de décoration (elles pouvaient représenter toutes sortes de scènes, réelles ou imaginaires) mais aussi – et surtout – d’isolation contre le froid et l’humidité des murs. De même, les sols étaient couverts d’épais tapis. Pour avoir chaud la nuit, les lits des personnes fortunées étaient entourées de rideaux épais, tendus sur un châssis appelé « baldaquin ».

Les cabinets de travail pouvaient, eux aussi, être décorés et isolés par des tapisseries murales (« lits de justice »). Puis on utilisa des tissus pour recouvrir les murs des demeures fortunées (apogée vers 1750).

Vers la fin du XVIe siècle, sous l’influence de modes venues d’Italie, les sièges furent rembourrés et tendus de toutes sortes de matériaux (cuir, mais surtout tissus divers, principalement velours). Désormais, les fauteuils, chaises et autres canapés furent revêtus de tissus d’ameublement colorés, puis décorés des motifs les plus divers, soit brodés, soit directement imprimés sur le tissu.

Des manufactures se spécialisèrent dans la confection de tissus d’ameublement. Colbert va favoriser le développement de cette industrie dans le royaume :

  • en 1664, il crée la Compagnie des Indes,
  • en 1667, il interdit l’importation des textiles britanniques,
  • en 1669, il créa les ports francs pour favoriser le commerce.

En 1748, la première usine d’impression « d’indiennes » s’ouvrit à Mulhouse (qui devint la Société DMC) et Oberkampf s’installa à Jouy-en-Josas, pour nettoyer ses tissus dans la Bièvre (son usine compta jusqu’à 5,000 ouvriers). Après un déclin pendant la période révolutionnaire, l’activité des soyeux lyonnais redémarra après la visite du Premier Consul en 1802.

Les rideaux ont pour fonctions de séparer deux pièces d’habitation ou deux espaces dans la même pièce, mais aussi de diminuer la présence des fenêtres, afin d’atténuer la lumière et la poussière.