Histoire de l’alcool

Le mot alcool vient de l’arabe al-kuhl, qui signifiait à l’origine antimoine pulvérisé, soit « substance pulvérisée » ; puis le sens évolua et devint « liquide distillé ». Les alchimistes médiévaux disaient « alkohol » ou encore « alkol ». Cette étymologie nous est indiquée par le médecin et philosophe suisse Paracelse, (1493-1541), au début du XVIe siècle.

Dès le Néolithique, lorsqu’ils devinrent sédentaires, les hommes remarquèrent le phénomène de la fermentation (de jus de fruits avec des ferments, de céréales avec de l’eau ou du miel avec de l’eau) et apprécièrent ces boissons. Les Égyptiens connaissaient la bière (de céréales) et les Grecs et les Romains vinifiaient et consommaient de la « cervoise » (bière) et de l’hydromel (à base de miel).

L’expansion du christianisme modifia le regard des hommes sur les boissons alcoolisées: le vin devint le symbole du Sang du Christ (et donc consommés par les clercs et les moines), tandis que l’ivresse devint un pêché. La culture de la vigne s’étendit sur tout le territoire de l’ancien empire romain et, au fil des siècles, la vinification s’améliora : les vignerons sélectionnaient les cépages, taillaient au bon moment les sarments, les pressoirs et les cuves, réalisés en chêne, se perfectionnèrent.

Au XVIIe siècle, on vit la naissance des grands crus en France et les moines perfectionnèrent les techniques. En Champagne, Dom Pierre Pérignon (1638-1715), moine bénédictin de l’abbaye de Hautvillers, près d’Épernay, mit au point le procédé de champagnisation des vins.

Dans ses travaux sur la Chimie au Moyen Âge (3 volumes publiés en 1893), le savant chimiste Marcellin Berthelot (1827-1907) nous explique comment fut découvert l’alcool, au XIIe siècle. A cette époque, de nouvelles boissons apparurent, des alcools forts à base de fruits (Cognac, Armagnac, Calvados) ou de céréales (Vodka, Whisky, Schnaps, etc.). Des moines inventèrent des élixirs à base de plantes médicinales (Chartreuse), améliorèrent les vins dans différentes régions d’Europe.

Les eaux-de-vie et spiritueux furent exportés hors d’Europe dans de nombreuses contrées lointaines et servirent également à asservir des populations dans de lointaines colonies (notamment en Amérique du Nord, où « l’eau de feu » fut généreusement distribuée aux autochtones).