Autrefois, on distinguait :

  • Le volumen (pluriel : volumina) est le mot latin qui désignait un rouleau (de papyrus, à l’origine), sur lequel un scribe écrivait le texte de son choix. Le terme rotulus (qui a donné en français rouleau) n’apparut qu’au Bas-Empire. Les rouleaux furent en usage pendant des siècles.
  • Le codex (pluriel : codices) était constitué, à l’origine, de petites tablettes de bois sur lesquelles on pouvait noter des informations. Les Romains eurent l’idée de remplacer les tablettes par des feuilles de papyrus (vers le IIe siècle avant notre ère), reliées ensemble en cahier. Ce type de « livre » se répandit à partir du premier siècle de notre ère. Auguste aurait laissé, à sa mort, survenue en 14 de notre ère, un testament en trois codices et deux volumina. Progressivement, le parchemin remplaça le papyrus. Le codex de parchemin supplanta alors toutes les autres formes vers le IVe siècle (parce que les Évangiles avaient été transcrits sur des cahiers, tandis que la Torah était écrite sur des rouleaux) et ceci dura jusqu’au XVe siècle et l’apparition de l’imprimerie. Peu encombrant, peu onéreux, très maniable et offrant la possibilité d’accéder directement à n’importe quelle partie du texte, il cumulait les avantages. A partir du XIIIe siècle, le papier commença à remplacer le parchemin.

La règle de Saint Benoît imposait aux moines de son ordre une grande part de travaux intellectuels. Chaque abbaye bénédictine disposait donc d’un scriptorium, où travaillaient copistes, rédacteurs et enlumineurs. C’est ainsi que se multiplièrent les « ivres » au Moyen Âge.

Le mot latin liber, qui a donné livre en français, ne désignait pas un objet matériel, mais une œuvre intellectuelle.

Une série de « glissements sémantiques » (modifications progressives du sens des mots) à travers les siècles a amené l’usage actuel dans le vocabulaire des mots « livre » et « volume », tandis que le mot « codex » n’est plus usité. Le concept de rouleau, même s’il ne recouvre plus les mêmes réalités matérielles, subsiste aujourd’hui dans les expressions « rôle d’équipage » et « rôle de passagers », utilisées dans les transports maritimes et aériens.

Consulter

Grolier (Eric de). – Histoire du livre. – Paris, Presses Universitaires de France, 1954. – In-8o, 128 p. (Collection « Que Sais-Je ? », no 620).