Les pays catholiques adoptèrent la réforme de Grégoire XIII sans trop de réticences. L’Italie, l’Espagne et le Portugal l’adoptèrent immédiatement, dès le 24 février 1582, soit dès la publication de la bulle pontificale. En France, pour bien marquer qu’il était seul souverain en son royaume, le roi Henri III (1547-1559) modifia le calendrier seulement le 20 décembre de la même année 1582.
Les états catholiques d’Allemagne et le duché de Savoie suivirent le 1er janvier 1583.
Les Protestants
En revanche, les états protestants refusèrent de se plier à une décision papiste. Pour le célèbre astronome Kepler, il valait mieux être en désaccord avec la lune et le soleil plutôt que de suivre Rome. Les états protestants du Saint Empire germanique cédèrent finalement à la diète de Ratisbonne en 1699, soit plus d’un siècle plus tard.
Les Orthodoxes
En Orient, les Orthodoxes sont pour leur part restés fidèles au calendrier julien, au nom du respect des traditions et surtout par intransigeance vis-à-vis d’une décision romaine. Le patriarche de Constantinople se montra ferme dans son rejet de la bulle « Inter gravissimus » de 1582 et, aujourd’hui encore, la fête de Pâques est célébrée d’après le comput julien dans tous les pays d’Orient d’obédience orthodoxe, comme, par exemple, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie, dans les Balkans, etc.
Les autres pays
Les contrées qui avaient choisi de rester dans l’obédience du patriarche, lors du Grand Schisme de 1054, c’est-à-dire les peuples slaves (à l’exception notable des Polonais, qui, sous l’influence de Saint Stanislas, archevêque de Cracovie, avaient opté pour l’obédience romaine), mais aussi les Grecs et les Macédoniens refusèrent en bloc la réforme proposée, sous des prétextes assez futiles. En fait, il s’agissait plus d’un refus politique, puisque c’était un pape de Rome qui souhaitait adapter le calendrier officiel au mouvement apparent du soleil, que d’un refus motivé par des considérations techniques.