Dès la Préhistoire, des hommes furent soumis à d’autres, pour exécuter des travaux de force. Dans l’Antiquité, l’esclavage était courant, comme en témoignent le Code Hammourabi des Babyloniens ou de nombreux textes grecs. Les Romains utilisaient de nombreux esclaves (appelés « servus,i ») à toutes sortes de tâches domestiques, mais beaucoup, devenus affranchis, pouvaient participer à la vie civile.
Au Moyen Âge, l’esclavage dura, dans toute l’Europe occidentale, jusqu’au XIIe siècle (on les appelait « serfs », du latin « servus »). Le mot « esclave » apparut vers le Xe siècle, car on employait de nombreux Slaves originaires des Balkans, les « Esclavons ». Le roi de France Louis X le Hutin (1314-1316) promulgua, en 1315, une ordonnance, le « Privilège de la Terre de France » stipulant que tout homme venu se réfugier dans le royaume serait libre.
A la Renaissance, à l’imitation des Espagnols, des Portugais et des Anglais, les colons français introduisirent l’esclavage dans leurs colonies. Ils les achetaient aux marchands arabes (qui s’approvisionnaient essentiellement en Afrique Noire) et les transportaient aux Antilles, pour travailler dans les exploitations de canne à sucre.
Longtemps, le commerce de la Traite des Noirs a été le monopole des Hollandais. En 1674, les Anglais, puis les Français contestèrent ce monopole et entreprirent d’acheter des esclaves aux Arabes, pour les transporter dans les îles d’Amérique centrale (deux grandes îles, la Jamaïque et Saint-Domingue, et trois petites, Guadeloupe, Martinique et Barbade), pour travailler dans les plantations. La même année 1674, le roi d’Angleterre Charles II (1660-1685) créa la Compagnie royale d’Afrique, tandis que Louis XIV (1643-1715) fondait la Compagnie du Sénégal.
Le « commerce triangulaire » enrichit considérablement les marchands des ports de l’Atlantique : Nantes, La Rochelle et Bordeaux, mais aussi, dans une moindre mesure, Le Havre, Saint-Malo et Lorient. Il consistait à se rendre au Sénégal (sur l’île de Gorée, à proximité de Dakar) pour y charger des esclaves, puis, poussés par les alizés, à les débarquer dans les îles sucrières, d’où l’on rapportait le sucre et le rhum vers les ports d’Europe. Ce commerce était très lucratif, car le sucre représentait une denrée particulièrement prisée en Europe (avec le développement des confitures) et donc très onéreuse.
En mars 1685, afin d’adoucir un peu la condition des Noirs, Colbert promulgua une ordonnance, Édit du roi touchant la police des îles de l’Amérique française (souvent appelée « Code Noir »), qui prévoyait un certain nombre de règles et légiférait sur les conditions de vie quotidienne, comme :
- la nourriture devait être fournie en quantité suffisante,
- ainsi que les habits,
- le logement devait être décent,
- interdiction de séparer les époux et les enfants lors d’une vente,
- interdiction de la torture,
- etc.
Le commerce de la Traite était encore prospère à la fin du XVIIIe siècle. C’est pourquoi les députés de L’Assemblée Nationale Constituante préférèrent maintenir l’esclavage, en 1790, afin de préserver les intérêts de nombreux marchands ou planteurs des colonies.
Cependant, la Convention abolit l’esclavage par décret du 16 pluviôse de l’an III (4 février 1794). Pour des raisons économiques, le Premier Consul Bonaparte le rétablit dans les colonies, le 1er prairial de l’an X (20 mai 1802).
Il fallut attendre le 27 avril 1848 pour que l’esclavage soit définitivement aboli en France, sous l’action de Victor Schoelcher (1804-1893).
Aux États Unis, l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises (Antilles) eut un grand retentissement et de nombreux sénateurs militèrent pour l’imiter. En réaction, les riches planteurs de coton des états du Sud, qui utilisaient de nombreux esclaves noirs pour cultiver le coton, s’insurgèrent et déclenchèrent, en 1860, la « Guerre de Sécession ». Le président, Abraham Lincoln, fut assassiné à la fin de cette guerre civile, en 1865. Mais, le 18 décembre 1865, le Sénat vota l’abolition, sous la pression des états du Nord, sortis victorieux de ce sanglant conflit.
Progressivement, les autres pays continuèrent ce mouvement (qui avait déjà commencé, notamment en Amérique du Sud dans le premier tiers du XIXe siècle, ou en Russie, où le tsar abolit le servage en 1861) et l’esclavage disparut dans le monde entier.
Cependant, il ressurgit, sous des formes différentes, dans certains pays du Moyen Orient ou en Afrique et, de nos jours, des Organisations Non Gouvernementales luttent contre ce fléau.