L’économie étant largement autarcique, l’essentiel était de nourrir les habitants de chaque région.

La principale production agricole, pendant des siècles, était la culture des céréales. Le froment, céréale riche par excellence, ne se retrouvait pas partout. Les terres moins fertiles fournissaient l’épeautre, moins nourrissant, mais cultivé presque partout. Le seigle poussait dans de nombreuses régions, mais on semait également de l’avoine, de l’orge, du son et du sésame.

La deuxième production agricole était fournie par l’élevage de nombreux troupeaux de bovins, ovins, caprins, et surtout porcins.  Chaque exploitation agricole élevait quelques porcs, nourris des épluchures de légumes et de déchets alimentaires, qui faisaient place nette de toutes sortes d’ordures. Les volailles (poules, canards, mais aussi oies) fournissaient les œufs et une viande blanche souvent consommée.

Les potagers fournissaient de nombreux légumes, fort variés (poireaux, pois, fèves, vesces, lentilles, haricots, carottes, choux, navets, salades…), complément alimentaire très apprécié.

Les vergers donnaient de nombreux fruits (connus sous nos latitudes, tels que pommes, poires, prunes ; tandis que certaines régions se nourrissaient principalement de châtaignes – le célèbre « pain de bois » de l’Ardèche ou de la Lozère). Dans les régions méridionales, les olives constituaient la culture principale (et ces fruits servaient à produire l’huile d’olive, indispensable à la cuisine locale), mais on se nourrissait également de figues et de fruits moins répandus (nèfles, noix de jujube…), sans compter le raisin.

L’apport des produits en provenance d’Amérique (tomates, courges, légumes nouveaux, dindes, etc.) constitua, à partir du XVIe siècle, une première « révolution alimentaire ». Mais la principale « révolution » des productions agricoles fut celle de l’arrivée de la pomme de terre (au XVIIIe siècle), qui connut des débuts difficiles avant de devenir une des principales productions dans plusieurs régions.

Consulter

Grand (Roger) et Delatouche (Robert). – L’agriculture au Moyen Âge, de la fin de l’Empire au XVIe siècle. – Paris, éd. De Boccard, 1950. (« L’agriculture à travers les âges », tome III).