Parmi les documents utiles à l’Histoire de l’Église, les pouillés diocésains figurent au rang des plus riches d’informations. Dans chaque diocèse, on dressait un inventaire des biens fonciers ou autres paroisse par paroisse, ce qui permet de connaître avec précision la liste exacte des paroisses à une date donnée (celle du pouillé). Cette liste peut évoluer à travers les siècles, mais la consultation des pouillés successifs permet d’en connaître les modifications.
La définition d’un pouillé, aux termes du Droit canonique, est la suivante : dénombrement de tous les bénéfices ecclésiastiques situés dans un domaine géographique donné. Par conséquent, il existe des pouillés par paroisse, par abbaye, par doyenné, par diocèse et même par province ecclésiastique.
Au Haut Moyen Âge, on employait le terme de polyptyque et plusieurs ont été conservés qui concernent les domaines fonciers de grandes abbayes. Ils permettent aux historiens de mieux connaître l’étendue des domaines de ces établissements, en détaillant les terres labourées, les vignes, les forêts et les bois, les mares et cours d’eau, mais aussi les bâtiments, les logis, les granges, les moulins, les fours, etc.
Ces documents autorisent l’étude de la richesse relative de chaque paroisse puisqu’ils indiquent, pour chacune d’entre elles figurant dans la liste la nature (et souvent la valeur) des biens.
Les plus anciens pouillés conservés remontent au XIVe siècle (et concernent le diocèse de Bourges), mais un relativement grand nombre est disponible pour les XVIIe et XVIIIe siècles pour de nombreuses provinces du royaume de France. Toutefois, l’historien se devra de rester attentif : les limites du royaume ont évolué à travers l’Histoire et certaines régions actuelles n’ont pas toujours été françaises. Dans certaines, les pouillés sont inexistants.
Les pouillés sont normalement conservés dans la Série G des Archives départementales (documents du Clergé séculier – pour les pouillés diocésains et les rares pouillés paroissiaux) ou dans la Série H (documents du Clergé régulier (pour les pouillés d’abbayes).
Consulter :
Recueil des Historiens de la France. Série Pouillés.