C’est lors de la bataille de Castillon (le 17 juillet 1453) que, pour la première fois, l’armée du roi de France Charles VII (1422-1461) fit usage de l’artillerie. Pour utiliser cette arme nouvelle, il était nécessaire de disposer d’une grande quantité de poudre (« poudre à canon » ou « poudre noire »). Longtemps cette poudre explosive fut constituée d’un mélange déflagrant de 30 % de soufre (S), de 30 % de charbon de bois (C7H3O) et de 40 % de nitrate de potassium (ou « salpêtre », ou encore « nitre », KNO3), que l’on récoltait sur de nombreux murs humides.
Cette poudre fut en usage pour des besoins militaires, mais aussi pour la chasse ou des besoins de génie civil, pendant des siècles. En 1886, l’Armée la remplaça par la poudre pyroxylée, plus puissante et laissant moins de résidus.
Pour produire cette poudre en quantité suffisante pour satisfaire les besoins militaires ou civils, Louis XIV (1661-1715) fit ouvrir un certain nombre de poudreries, qui furent suivies de plusieurs autres:
Toulouse | ouverte en 1556, la plus ancienne, encore en activité | Haute-Garone | |
Saint-Médard | ouverte en 1660 | Gironde | |
Saint-Jean d’Angély | ouverte en 1661, explose en 1818 | Charente-Maritime | |
Charleville (St-Ponce) | ouverte en 1677, fermée en 1904 | Ardennes | |
Marommes (Rouen) | ouverte en 1660, fermée en 1832 | Seine-Maritime | |
Colmar | ouverte en 1680, fermée en 1822 | Haut-Rhin | |
Esquerdès | ouverte en 1686, fermée en 1970 | Pas-de-Calais | |
Pont-de-Buis | ouverte en 1687, devenue Nobel Sports | Finistère | |
Saint-Chamas | ouverte en 1690, fermée en 1971 | Bouches-du-Rhône | |
Vonges | ouverte en 1691, devenue Titanobel | Côte-d’Or | |
Le Ripault | ouverte en 1786, fermée en 1961 | Indre-et-Loire | |
Angoulême | ouverte en 1819 | Charente | |
Le Bouchet | ouverte en 1821 | Essonne | |
Sevran | ouverte en 1866, fermée en 1971 | Seine-Saint-Denis | |
Moulin-Blanc (Brest) | ouverte en 1876, encore active | Finistère | |
Bergerac | ouverte en 1915, fermée en 1960 | Dordogne |
En 1660, le chancelier de Louis XIV (1610, 1661-1715), Michel Le Tellier (1603-1685) institua la « Régie royale des Poudres et salpêtres » qui fabriqua de la poudre pendant plus de deux siècles. En 1971, fut créée la Société Nationale des Poudres et Explosifs, pour gérer les poudreries en France.