Destiné à séparer un espace (préserver l’intimité) dans une pièce d’habitation, le paravent apparut en Chine, chez les familles nobles de la dynastie Zhou (3e dynastie royale en Chine : les rois du clan Ji prirent le pouvoir sur la dynastie Shang, au xie siècle avant notre ère et régnèrent jusqu’en 256 avant Jésus-Christ).
On attribuait alors aux paravents des rôles multiples :
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respecter l’intimité,
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faire écran,
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arrêter les mauvais esprits (ceux-ci étaient censés se mouvoir en ligne droite, alors qu’un paravent tient de bout en ligne brisée),
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préserver la chaleur à l’entrée de la demeure.
Vers le viiie siècle de notre ère, les paravents commencèrent à être utilisés au Japon. Mais ce n’est qu’au xve siècle que des voyageurs britanniques en rapportèrent quelques exemplaires en Europe, où ils suscitèrent une vive curiosité.
Le mot « paravent » apparut en France en 1599, directement dérivé de l’italien paravento (qui signifie « contre le vent »). Au xvie siècle, les grandes familles italiennes disposaient de tels objets dans leurs appartements et, dans le royaume de France, tout ce qui venait d’Italie était fort prisé et à la mode (surtout depuis Catherine de Médicis).
Mais ce fut Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet (1588-1665) qui en lança la mode à la Cour de France. Le Palais de Versailles, à peine achevé par Louis XIV, en fit grand usage, notamment dans les appartements royaux. Au xviiie siècle, le paravent était devenu un objet familier, d’usage quotidien, dans toutes les familles aisées du royaume, chez les nobles comme chez les bourgeois fortunés.
Réalisés en toutes sortes de matériaux (fibres végétales, tissus tendus, papiers peints, parfois plaques métalliques, etc.) ils étaient décorés avec soin par les plus grands artistes. Certains paravents étaient de véritables œuvres d’art et ont fait l’objet d’un commerce florissant, notamment au xixe siècle.
De nos jours, le paravent a quelque peu perdu de son importance sociale, mais il est toujours possible de s’en procurer, même par le commerce en ligne.