Afin d’assurer le bon fonctionnement de l’État, les gouvernements placent généralement des hommes de confiance aux postes-clefs, avec pour mission de contrôler les recettes et les dépenses. De tous temps, les officiers de finances ont été des personnages essentiels dans les diverses institutions.
Dans l’Antiquité, à Rome, durant la République (de 509 à 27 avant Jésus-Christ) le gouvernement était confié à des magistrats élus pour un an. Parmi eux, les questeurs étaient responsables de finances ; ils avaient le pouvoir de s’opposer aux consuls, si ces derniers exagéraient dans leurs dépenses.
Au XIIe siècle, le roi Louis VII (1136-1180) créa la charge de voyer de Paris ; cet officier était chargé de la gestion de la voirie, ce qui incluait la justice et l’administration des droits commerciaux (donc la perception des taxes et octrois). C’est le premier officier de finances connu.
En 1317, le roi de France Philippe V le Long (1317-1322) créa la charge de Grand argentier du royaume de France ; membre de l’Hôtel du Roi, cet officier gérait l’habillement, l’ameublement et les finances de la Cour. En 1439, le roi Charles VII (1422-1461) fit de Jacques Cœur (vers 1395-1456) son Grand argentier. Au Moyen Âge, en Bretagne, les villes confiaient la tenue des comptes à des officiers nommés miseurs. Des villes comme Nantes, Rennes, Quimper, Vannes, Vitré, Morlaix ou encore Guérande en employaient au XVe siècle.
Par l’ordonnance du 28 décembre 1523, le roi François Ier (1515-1547) rassembla l’ordinaire (revenus du domaine royal) et l’extraordinaire (les diverses impositions) et confia la gestion à un Trésorier de l’Épargne. Puis, en décembre 1542, il créa 16 recettes générales, confiées à des receveurs, chargés de la collecte des impôts. Son fils Henri II (1547-1559) créa, en 1550, les généraux de finances. En 1561, Charles IX (1560-1574) créa la charge de Surintendant des finances. Dans les paroisses, le marguillier (tient les comptes de la fabrique) est le comptable au niveau local.
En Angleterre, le roi Henri II Plantegenêt (1154-1189) institua un ministère important, avec, à sa tête, le Chancelier de l’Échiquier (qui fait ses comptes sur une table munie d’un tapis fait de cases) ayant pour missions de manier les fonds et de contrôler les comptes. Il est assisté de 4 barons de l’Échiquier et de 2 assistants.