Pendant de nombreux siècles, les épidémies (parfois pandémies) furent très fréquentes et décimèrent la population du monde entier, tant la médecine était incapable de les combattre. Les moyens de lutte furent longtemps dérisoires : l’exclusion et l’isolement des malades et leur placement dans des établissements spécialisés (léproseries ou maladreries), qui n’étaient que des centres d’hébergement dans lesquels aucun soin n’était apporté aux malades.
Les malades étaient vêtus de tissu rouge le plus souvent (ou gris ou noir), afin d’être visibles de loin. Ils devaient limiter au maximum leurs déplacements et avertir la population de leur présence en faisant du bruit (crécelle ou cliquette). Pour éviter la contagion, seuls des moines pouvaient les approcher pour les nourrir. Leurs cadavres étaient ensevelis de nuit et sans aucun cérémonial ni, encore moins, public. Les « médecins » qui tentaient de les soigner (à partir du XIIIe siècle) portaient des masques en forme de longs becs.
Les principales épidémies de l’Histoire
- peste de Justinien, en 541 (25 millions de morts estimés),
- la grande Peste Noire, déclarée en Chine en 1333, qui gagna l’Europe en 1347 et fit des ravages de 1348 à 1351 (environ 75 millions de morts sur une population mondiale totale de 420 millions),
- la Grande Peste de Londres, en 1665 (100.000 morts),
- la peste de Marseille, en 1720 (environ 50.000 morts dans toute la Provence),
- la 3e pandémie, celle du choléra, de 1852 à 1860,
- la grippe espagnole, en 1918-1919 (50 millions de morts sur une population totale de 2 milliards),
- la grippe de Nong Kong, en 1968-1969,
- l’épidémie de variole en Inde, en 1970,
- la pandémie de Covid-19, apparue à Wu Han, en Chine, en novembre 2019 et qui s’est propagée au monde entier en 2020.
La littérature s’est emparée du sujet et en a beaucoup parlé. Parmi les ouvrages les plus célèbres, on peut citer : le Decameron, de Boccace, rédigé en 1353, à la suite de la Peste Noire, et La Peste, ouvrage d’Albert Camus, publié en 1947 ; mais aussi les cinéastes, nombreux à traiter des épidémies, ainsi que quelques artistes, tels le peintre Antoine Gros qui représenta Napoléon, lors de la Campagne d’Égypte, visitant des malades (« Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa », peint en 1804).