Pendant des siècles, l’éducation était réservée aux habitants des villes (où se trouvaient, au Moyen Âge, les seules écoles existantes, les écoles épiscopales ou monastiques). Seules, les familles fortunées (généralement les nobles) avaient les moyens financiers d’employer un percepteur pour leurs enfants.

Les lois votées à l’initiative de Jules Ferry (1832-1893) allaient tout changer en rendant l’école gratuite (loi du 16 juin 1881) puis obligatoire et laïque (loi du 28 mars 1882).

Désormais, dans chaque commune de France, les municipalités avaient l’obligation d’ouvrir des établissements scolaires pour y accueillir tous les enfants. Dans les villes et villages, les conseils municipaux n’eurent guère de difficulté pour adapter des locaux disponibles ou, à défaut, pour construire des bâtiments neufs à usage scolaire.

Mais, dans les campagnes, la taille de certaines communes posait parfois quelques problèmes : les enfants devaient parcourir des distances considérables pour aller à l’école. Beaucoup de communes résolurent alors d’édifier des écoles neuves dans des endroits isolés, à l’écart du bourg, mais à proximité des exploitations agricoles où résidaient les élèves potentiels.

La France se couvrit alors, dans les dernières décennies du XIXe siècle et les premières années du siècle suivant, d’un grand nombre d’écoles dites « rurales », parce que situées en milieu rural, loin des agglomérations urbaines.

Ces constructions en zones isolées firent l’objet de subventions des collectivités territoriales (les Conseils Généraux des Départements) et de l’État (Ministère de l’Instruction Publique). On trouve les dossiers techniques de ces écoles dans la Série O des Archives de chaque département. Les dossiers des instituteurs sont conservés dans la Série T.

Ces écoles isolées comprenaient généralement deux classes (une pour les garçons, l’autre pour les filles), deux cours de récréation séparées par un mur, deux préaux pour abris en temps de pluie et le logement des instituteurs. Dans les petites communes, l’instituteur faisait souvent fonction de secrétaire de mairie ; la mairie était souvent incluse dans l’école.