Supprimés par la Loi du 31 août 1832, les châtiments corporels ont longtemps été en usage, en France comme dans de nombreux pays. Ils correspondaient à la notion de châtiment des péchés, longuement exposée dans les livres saints, la Bible (Ancien Testament) comme le Coran. Souvent, la Justice divine était décrite comme une puissance surnaturelle infligeant des calamités aux peuples désobéissants (ex. : les Sept Plaies d’Égypte). La « Loi du Talion » impliquait une compensation égale aux dommages causés à la victime : c’est le célèbre adage « œil pour œil, dent pour dent ». La Loi islamique (la « charia ») prévoit des mutilations pour les voleurs et les criminels. Tout ceci paraissait normal.
Les peuples germaniques, avec le « Wehrgeld » faisaient usage de règles similaires. Tout dommage causé à autrui devait être réparé à équivalence. Les sociétés médiévales reprirent ces principes, un peu atténués par les prescriptions de l’Église chrétienne.
De nombreux délits étaient punis d’un certain nombre de coups de fouet. L’usage du fouet fut longtemps de mise dans certains milieux, notamment la Marine, qui le pratiqua jusqu’au XIXᵉ siècle. En Russie des tsars, le fouet, dont les lanières étaient garnies de petites billes de métal (souvent du plomb) se nommait le knout. En France, on utilisait pour punir les enfants des fouets de petite taille, aux lanières assez courtes, nommé martinet.
Une variante du fouet était la bastonnade. Les coups de bâton (ou de branchage flexible, comme le roseau, le bambou ou le genêt) étaient administrés par le bourreau en place publique, afin de servir d’exemple.
Dans le but d’éviter la récidive, on marquait dans leur chair les criminels (hommes ou femmes) : le fer rouge était alors utilisé. On appliquait une fleur de lys (symbole de la Justice royale) sur l’épaule du criminel. Ou encore on pratiquait l’essorillage (on sectionnait le pavillon externe d’une – voire deux – oreille). Désormais, les archers du guet pouvaient reconnaître aisément un récidiviste (qui cachait son absence d’oreille avec un gros bonnet) en examinant son épaule ou ses oreilles.
On trouve de nombreux exemples de châtiments corporels dans les Archives départementales (Série B – pour l’Ancien régime – Série L pour la période révolutionnaire et Série U et Série Y (prisons) pour après.