Expression supérieure à la simple parole, le chant est considéré comme une « plus value » de la pensée. Déjà, dans la Bible, la part du chant est considérable ; de nombreux textes sont composés dans le but d’être chantés et on insiste sur le roi David qui jouait quotidiennement de la musique et écrivit de nombreux poèmes destinés à être psalmodiés ou chantés.
L’Église catholique l’utilise afin de renforcer l’intensité de l’expression religieuse lors de nombreuses cérémonies ; lors de la messe dominicale, de nombreuses prières sont obligatoirement suivies d’un chant. Quelle que soit sa forme, le chant liturgique est une composante essentielle de toute célébration. Saint Augustin (évêque d’Hippone) lui-même aurait écrit : « qui aime chante ». Il soulignait que le chant renforce l’efficacité de la prière. Dans les monastères et abbayes, les chants résonnent plusieurs fois par jour, ponctuant ainsi la journée de travail et de prières.
On distingue plusieurs sortes de chants liturgiques, exécutés dans des circonstances différentes ou lors d’occasions particulières :
cantate | du latin cantare (= chanter) ; il s’agit d’une composition vocale avec accompagnement instrumentale (parfois même avec un chœur), qui comporte plusieurs mouvements ; on distingue deux catégories : les cantates à thème sacré (cantata da chiesa, en italien) et celles à thème profane (cantata da camera) ; à la différence de l’opéra, la cantate n’a aucun aspect théâtral ou dramatique. |
cantique | du latin canticum (= chant ecclésiastique, biblique) ; chant donné à la louange d’un sentiment religieux ; tous les chants de la Bible sont des cantiques, à l’exception des psaumes. |
oratorio | œuvre lyrique dramatique représentée sans mise en scène, ni costumes, ni décors ; généralement composé pour des voix solistes, chœur et orchestre symphonique (avec parfois un narrateur) ; les sujets sont le plus souvent religieux. |
psaume | du grec ancien psalmos (qui désigne un air joué sur un psaltérion, instrument de musique) ; texte poétique fait de plusieurs versets (relevant de quatre genres littéraires principaux : hymne, supplication nationale, supplication individuelle, action de grâce individuelle) ; le Livre des Psaumes de la Bible en contient 150 ; chez les Catholiques, les psaumes sont liés à la liturgie des Heures (matines, laudes, tierce, sexte, none,vêpres, complies et vigiles). |
requiem | du latin requiem, accusatif de requies (= repos) ; la Messe du Requiem est une messe de l’église catholique célébrée juste avant un enterrement ou lors de cérémonies du souvenir ; le requiem est une prière pour les âmes des défunts ; on a attribué le nom de requiem à de nombreuses compositions musicales essentiellement chantées par un chœur lors de services funèbres. |
Te Deum | hymne latin chrétien ; dans les manuscrits anciens, on le nommait également laus angelica (= louange angélique), hymnus in die dominica (= chant pour le dimanche), ou encore hymnus ambrosianus (= hymne ambrosienne, car il aurait été composé par Saint Ambroise de Milan, à la fin du IVe ou au début du Ve siècle) ; il est chanté à l’office monastique et romain des matines et des laudes (le dimanche et les jours de fêtes), ou pour les services solennels d’actions de grâce (victoires, fêtes nationales, naissances princières, processions diverses, etc.). |
La liturgie de la messe prévoit des textes bibliques chantés, qui appartiennent au Propre et à l’Ordinaire de la messe.
Les premiers (propres à un jour donné), changent tous les jours de l’année liturgique. Ce sont :
- introit,
- graduel,
- alleluia,
- offertoire,
- communion.
Les seconds sont fixes et communs à toutes les messes, quelles qu’elles soient :
- kyrie,
- gloria,
- credo,
- sanctus,
- angelus Dei.